Les forces de l’ordre dispersent violemment les partisans de l’opposition devant le tribunal de la capitale
La police zimbabwéenne a usé de matraques pour disperser, jeudi, une manifestation de partisans de l’opposition réunis devant le tribunal de première instance de Harare. Les manifestants exprimaient leur colère face au maintien en détention de dizaines de militants arrêtés à la mi-juin, après s’être rassemblés sans autorisation officielle.
Des dizaines de partisans de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC) s’étaient rassemblés devant le tribunal, scandant des slogans pour exiger la libération de 78 militants. Ces derniers avaient été arrêtés lors d’un barbecue commémorant la Journée de l’enfant africain, organisé à la résidence de Jameson Timba, chef intérimaire d’une faction de l’opposition.
Le rassemblement a dégénéré en échauffourées lorsque la police, présente en nombre, a bousculé un avocat s’adressant à des journalistes à l’extérieur du tribunal. Les partisans de l’opposition se sont interposés, ce qui a entraîné une intervention musclée des forces de l’ordre.
Les militants détenus, inculpés de trouble à l’ordre public et de participation à un rassemblement visant à promouvoir la violence, risquent une amende ou jusqu’à cinq ans de prison s’ils sont reconnus coupables. Leurs avocats soutiennent qu’ils n’avaient aucune intention violente et que la réunion était pacifique.
Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits de l’homme ont condamné les arrestations et les détentions, les qualifiant de partie d’un schéma inquiétant de répression contre les droits à la liberté de réunion et d’expression pacifiques. Amnesty a demandé une enquête sur les allégations de torture subies par certains militants pendant leur détention.
Ces organisations affirment que la répression continue de cibler l’opposition, les étudiants universitaires et les syndicalistes, illustrant un climat persistant de répression politique malgré les promesses de réformes démocratiques faites par le président Emmerson Mnangagwa. Succédant à Robert Mugabe après un coup d’État en 2017, Mnangagwa a souvent mis en garde l’opposition contre toute incitation à la violence, tout en niant les allégations de répression.