Mort le 7 septembre 1997 à Rabat au Maroc, il n’y a aucune indication, ni nom, ni photo, ni épitaphe, si ce n’est trois initiales MSS sur la grille du caveau. Et pourtant, le « maréchal-président » Mobutu Sese seko Kuku Ngbendu Waza banga a dirigé le Congo devenu Zaïre d’une main féroce de 1965 à 1997.
Le 7 septembre 1997, Mobutu Sese Seko s’est éteint à Rabat, la capitale Marocaine, après 32 ans de règne à la tête de la RDC alors Zaïre. Déchu, abandonné de ses courtisans, le maréchal Mobutu Sese Seko, « président fondateur » du Zaïre, est mort à Rabat, en terre étrangère, des suites d’un cancer.
La chute du maréchal Mobutu
Le 16 mai 1997, l’Histoire raconte que Mobutu se réveille la peur au ventre. Kabila a infiltré depuis des semaines Kinshasa et le gros de ses troupes stationne aux portes de la capitale. Le Léopard se sait lâcher par les Américains.
En effet, Mobutu avait toujours trouvé en Occident le soutien que lui valait sa position ou son attitude de « plus fidèle défenseur de la démocratie contre le communisme en Afrique ». Mais, le mur de Berlin venait de tomber. Le péril rouge disparu, le défenseur n’avait plus d’utilité.
Après l’échec de négociations sous l’égide de Nelson Mandela et d’Omar Bongo, Laurent Désiré Kabila annonce que « Mubutu est fini » : « Je sais qu’il est fini. Le pouvoir, il n’en aura plus. Il est assiégé maintenant, à l’heure où nous parlons. » 10h30 ce 16 mai, le convoi de Mobutu Sese Seko se fraye un chemin, direction l’aéroport de Ndjili, sans gyrophare ni sirène. Le maréchal, déchu, atterrit à Gbadolite, son village natal. Le 17, les Kadogo de Kabila – ces jeunes soldats aux tenues trop larges, aux bottes en caoutchouc noires – entrent dans Kinshasa en libérateurs. Boulevard du 30 juin, les Kinois applaudissent « C’est le départ de Mobutu, Kabila est déjà arrivé. Nous sommes dans la joie ! Nous sommes très contents de la libération. »
Joseph Désiré Mobutu voulait « mourir président et au pays »
L’invincible, l’éternel Mobutu Sese Seko est rongé par deux cancers : prostate et colon. François-Joseph Mobutu Nzanga, son fils aîné, le raisonne, le convainc de quitter le pays. « Papa », comme l’appelaient les Zaïrois, comprend que deux de ses vÅ“ux ne seront jamais exaucés : mourir président et au pays. Un Iliouchine 76 quitte l’aéroport de Moanda, près de Gbadolite, pour Lomé. Pour une dernière demeure, le Maroc.
Joseph Désiré Mobutu a passé ses derniers 5 mois d’exil au Maroc avant de succomber des suites du cancer à Rabat. Le Maroc a été un fidèle soutien de l’ancien président zaïrois. À sa mort en 1997, Joseph Mobutu est enterré dans le carré chrétien du cimentière de Rabat. Régulièrement visitée par ses proches mais aussi des anonymes, la sépulture est toujours impeccablement entretenue. Sur le caveau en marbre noir et blanc figurent les initiales de MSS pour Mobutu Sese Seko, Mobutu le Guerrier.