Dans une lettre envoyée au Congrès américain, le président Joe Biden, a fait mention de sa décision d’exclure le Burkina Faso de l’accord commercial entre les Etats-Unis et les pays africains, rapporte AFP.
Le patron de l’administration américaine, Joe Biden, ne note pas une volonté en acte des autorités burkinabé vers un retour à la « démocratie » depuis la prise du pouvoir par les militaires.
Joe Biden l’a fait savoir dans une lettre adressée au Congrès américain. Dans la note, le chef d’Etat américain a expliqué que le Burkina Faso n’a pas fait des progrès continus en vue d’établir, « le respect de l’Etat de droit et du pluralisme politique », éléments nécessaires dans le cadre du programme Agoa (African Growth Opportunities Act). En conséquence, Joe Biden a décidé d’exclure le pays des hommes intègres de l’accord commercial entre les Etats-Unis et les pays africains.
L’exclusion du pays ouest-africain sera effective au 1er janvier prochain, informe AFP, qui rapporte que l’ambassadrice américaine au commerce, Katherine Tai, a insisté sur la nécessité pour le « Burkina Faso de prendre les décisions nécessaires pour répondre aux conditions de l’accord et au retour de la démocratie ».
Le programme Agoa (African Growth Opportunities Act), « AGOA », signifie African Growth and Opportunity Act (Loi sur la Croissance et les Opportunités Economiques en Afrique). Cette loi, promulguée par les États-Unis en 2000, a aboli les droits d’importation aux États-Unis sur des milliers de produits fabriqués dans les pays d’Afrique subsaharienne qualifiés par l’AGOA. Le Gabon et Sao-Tomé sont éligibles et sont couverts par la législation de l’AGOA. Les États-Unis examinent l’éligibilité sur une base annuelle.
En début d’année, les Etats-Unis avaient exclu trois autres pays du programme, l’Ethiopie, le Mali et la Guinée, en estimant également que les actions prises par ces trois gouvernements en violaient les principes.
Confronté depuis 2015 à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes qui ont fait des milliers de morts et contraint quelques deux millions de personnes à fuir leurs foyers, le Burkina Faso a été secoué par deux coups d’Etat militaire depuis le début de l’année. Le 24 janvier, des militaires emmenés par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avaient renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, accusé de laxisme face aux attaques, avant d’être à son tour déposé le 30 septembre par le capitaine Ibrahim Traoré.