En Sierra Leone, des dizaines de personnes sont mortes lors de manifestations antigouvernementales, a déclaré jeudi la police, augmentant fortement le bilan des affrontements de la veille. Les dirigeants ont annoncé mercredi un couvre-feu dans tout le pays.
Au moins 7 policiers et au moins 21 civils ont été tués, selon les sources, alors que des centaines de personnes sont descendues dans la rue, frustrées par les difficultés économiques et l’incapacité apparente du gouvernement à atténuer l’impact de la cherté de la vie. Les troubles sont très inhabituels en Sierra Leone, en particulier à Freetown, la capitale de ce pays d’Afrique occidentale.
Quelques personnes ont été tuées lors de manifestations isolées dans d’autres villes ces dernières années. Une vidéo de Freetown, vérifiée par Reuters, montre un officier de police tirant sur la foule.
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Sulaiman Turay, un jeune homme de 19 ans vivant dans l’est de Freetown, a défilé brièvement avant que la police ne commence à tirer des gaz lacrymogènes et a dit qu’il a ensuite vu des manifestants se faire tirer dessus. « Je pense que les gens sont choqués. Ce n’est pas le pays que nous connaissons. La Sierra Leone est un endroit paisible », a-t-il déclaré à Reuters.
Le président Julius Maada Bio a déclaré que les circonstances entourant les événements de mercredi feraient l’objet d’une « enquête approfondie ». D’autres images vérifiées de Freetown ont montré des nuages de fumée et des gaz lacrymogènes alors que des foules nombreuses jetaient des pierres et brûlaient des pneus et que des officiers armés patrouillaient dans les rues.
Selon les habitants, un calme étrange est revenu à Freetown jeudi, les magasins étant fermés et les gens restant à l’intérieur par crainte de troubles. Selon l’observatoire de l’Internet NetBlocks, l’Internet a été coupé pendant deux heures mercredi et de nouveau durant la nuit. La police a déclaré qu’un couvre-feu resterait en vigueur de 19 heures à 7 heures du matin, heure locale, à partir de jeudi, après que le gouvernement ait imposé un couvre-feu à 15 heures mercredi pour tenter d’endiguer la violence.