La position du président ivoirien, Alassane Ouattara sur la situation au Mali suscite assez de critiques sur les réseaux sociaux. Dans certains forums, des internautes estiment que celui qui a usé de tous les moyens pour briguer un troisième mandat dans son propre pays n’est pas assez qualifié pour critiquer la junte militaire au contrôle au Mali. Répondant aux commentaires, Léon Basile Ahossi affirme qu’un 3è mandat est moins grave qu’empêcher la compétition électorale. Il faisait certainement allusion au régime de son pays, le Bénin.
La situation politique au Bénin reste toujours délétère. Les plaies causées par les exclusions supposées aux élections législatives de 2019, aux communales et municipales de 2020 et à l’élection présidentielle de 2021 peinent à se cicatriser si l’on doit s’en tenir à certaines réactions de certains leaders de l’opposition.
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C’est le cas par exemple du vice président des démocrates, l’ancien député Léon Basile Ahossi qui, commentant les critiques de certains internautes sur le président Alassane Ouattara par rapport à sa position sur la situation au Mali, en a profité pour lancer des piques contre le président Patrice Talon.
A croire l’ancien douanier à la retraite, il y a pire que le chef de l’Etat ivoirien. Selon l’ancien député, s’il y a à reprocher au président Alassane Ouattara un troisième mandat, ce mandat supplémentaire est moins grave que d’empêcher la compétition dans son pays.
« Il faut que nos compatriotes comprennent que le troisième mandat est moins grave, et je pèse mes mots, que celui qui empêche la compétition. Refuser qu’il y ait la compétition dans un pays est pire qu’un troisième mandat« , a laissé entendre Léon Basile Ahossi dans un forum de discussion.
A travers cette lecture, l’ancien député de l’union fait la nation actuellement l’un des vice-présidents du parti « Les Démocrates » fait certainement allusion au président du Bénin que cette formation politique a toujours accusé à tord ou à raison de fuir la compétition et de tout mettre en Å“uvre pour l’en empêcher.
La situation au Mali…
La junte militaire au pouvoir au Mali a annoncé récemment une transition allant de six mois à cinq ans. Une offre jugée inacceptable par la Cédéao. Depuis le premier putsch d’août 2020 conforté par celui de mai 2021 intronisant le colonel Assimi Goïta comme président de la « transition », la Cédéao pousse au retour des civils dans les meilleurs délais.
C’est donc à juste titre que l’organisation régionale se met vent debout contre la volonté de la junte militaire au pouvoir de proroger la transition à la tête du pays. Pour une nouvelle fois, la CEDEAO s’est réunie sur la situation sociopolitique du Mali à Accra, au Ghana.
A l’issue de cette énième séance sous-régionale, les chefs d’Etat des pays membres ont entériné les décisions prises par l’Union monétaire ouest-africaine, quelques heures plus tôt. Il a été décidé de geler les avoirs maliens au sein de la BCEAO, de fermer les frontières entre le Mali et les États membres de l’organisation, de suspendre les transactions avec Bamako à l’exception des produits médicaux et de première nécessité, du retrait des ambassadeurs de tous les pays membres au Mali et d’autres sanctions concernant l’aide financière.
Le Mali proteste contre la position de la CEDEAO
Le Mali n’a pas fait silence sur les sanctions de la Commission Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le Gouvernement malien affirme que la CEDEAO et l’UEMOA sont instrumentalisées par des puissances extra régionales et qualifie les sanctions d’illégales et d’illégitimes.
En réponse aux sanctions de la CEDEAO, le Mali décide de rappeler ses ambassadeurs accrédités dans les pays membres de l’organisation régionale en guise de riposte et ferme ses frontières terrestres et aériennes.