En pleine audience à la Cour pénale internationale (CPI), mardi, un ancien responsable djihadiste malien a présenté ses excuses pour avoir participé à la destruction des légendaires sanctuaires de Tombouctou.
Le djihadiste Ahmad al-Faqi al-Mahdi a comparu, mardi, devant les juges de la CPI alors qu’il demandait une remise de peine afin de recouvrer sa liberté. En effet, il avait été condamné en 2016 par la Cour à neuf ans d’emprisonnement. Selon son avocat, l’ex-responsable terroriste est devenu un homme nouveau après quelques six années en prison. L’avocat explique aux juges de la CPI que son client avait appris à jouer de la guitare et à coudre en prison.
Quant à al-Mahdi, il a déclaré au tribunal que « je me tiens devant vous aujourd’hui pour exprimer au monde entier mes remords, ma tristesse et mes regrets pour tous les crimes que j’ai commis dans le passé et les dommages résultant de ces crimes ». « Je vous assure que je me suis complètement séparé du monde du crime et que je ne reviendrai jamais », a ajouté al-Mahdi, qui avait coupé ses longs cheveux bouclés et s’était rasé la barbe pour l’audience.
Al-Mahdi a été la première personne à être condamnée par la CPI pour le crime de guerre d’avoir attaqué le patrimoine culturel d’une nation, pour la destruction du site du patrimoine mondial de l’UNESCO à Tombouctou. La ville était occupée par le groupe djihadiste Ansar Dine, l’un des groupes liés à Al-Qaïda qui a contrôlé le Mali pendant environ 10 mois en 2012 avant d’être chassé par une intervention internationale dirigée par la France. Ils ont emmené des pioches dans 14 des célèbres mausolées de saints musulmans de la ville.
Selon l’avocat d’al-Mahdi, Mohamed Aouini, son client » a passé six ans en détention et au cours de ces six années, il est devenu une bien meilleure personne… ce n’est plus la même personne qu’il était lorsqu’il est arrivé à La Haye ». « Il a appris le français, l’anglais, l’informatique et les mathématiques au centre de détention ; il a appris à cuisiner, à coudre et à jouer du piano et de la guitare », a-t-il déclaré.
Les procureurs ont déclaré qu’ils seraient enclins à envisager favorablement une réduction de sa peine. La CPI a estimé la valeur des dommages causés par al-Mahdi à 2,7 millions d’euros (3,1 millions de dollars).