Le gouvernement togolais a décidé d’interdire les manifestations prévues par l’opposition et la société civile les 11, 12 et 13 avril, en réaction à la contestation de la réécriture de la Constitution par une assemblée nationale dont le mandat a expiré.
Le gouvernement togolais a pris la décision d’interdire les manifestations programmées par plusieurs partis de l’opposition et la société civile togolaise les 11, 12 et 13 avril. Cette annonce survient suite à une lettre du colonel Hodabalo Awaté, ministre togolais de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, informant les organisateurs de l’interdiction desdites manifestations.
Eric Dupuy, porte-parole de l’Alliance Nationale pour le Changement de Jean Pierre Fabre, a confirmé cette interdiction tout en soulignant que la loi togolaise ne donne pas au ministre l’autorité d’interdire les manifestations, mais seulement de formuler des observations sur les itinéraires proposés. Cette décision a été rendue publique peu de temps après une déclaration de Me Paul Dodzie Apévon, président des Forces Démocratiques pour la République (FDR), annonçant l’interdiction des manifestations.
La contestation de la nouvelle loi constitutionnelle, votée par les députés dans la nuit du 25 au 26 mars, est à l’origine de cette montée de tensions. Cette loi, qui change le régime du pays du semi-présidentiel au parlementaire, est remise en question tant sur la forme que sur le fond par l’opposition et la société civile. Même la conférence des évêques du Togo a appelé le président Faure Gnassingbé à ne pas la promulguer, incitant ainsi le président à ouvrir un dialogue autour de la loi pour une seconde lecture.