Un conflit intercommunautaire est survenu mercredi, dans la province du Moyen-Chari (sud tchadien). D’après le gouverneur de la province, Ali Ahmat Akhabach, au moins 10 personnes ont été tuées lors des affrontements.
« Un conflit opposant les éleveurs aux agriculteurs dans le village Sandana (sous-préfecture de Koumogo), s’est soldé mercredi par dix morts au moins », a indiqué le gouverneur de la province, Ali Ahmat Akhabach cité par Anadolu. « A l’origine du conflit, un homme retrouvé mort à trois kilomètres du village Sandana, suite probablement à un accident de la route. Le village Sandana a par la suite été attaqué par des membres de la famille du défunt dont des éleveurs peuls. Les représailles qui ont débuté mercredi, se sont poursuivies jeudi faisant au moins dix morts », explique l’autorité locale.
Le drame a été fermement condamné par la Convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH) qui déplore la recrudescence des conflits intercommunautaires au Tchad. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le bilan humain dû aux conséquences de la transhumance et des tensions intercommunautaires au Tchad est déjà particulièrement lourd, avec 24 incidents signalés à travers le pays (neuf à l’Est, sept au Sud, huit dans le Lac) en 2021. Les affrontements auraient fait 309 morts et 182 blessés, déplacé plus de 6 500 personnes, entraîné la destruction de biens et de moyens de subsistance, et provoqué de très fortes tensions entre les communautés.
Une étude menée par le cluster Protection dans la province du Lac en juillet 2021 a révélé que les principales raisons des tensions intercommunautaires sont l’accès aux ressources économiques (49%), l’accès à la terre (21%) et l’accès aux services (11%). L’accès à l’aide humanitaire a également été identifié comme une source de conflit (4%), en raison du manque de transparence ou de communication suffisante ciblant la population touchée.