Le Conseil national de la Transition (CNT) au Tchad, a adopté une loi d’amnistie pour pardonner toutes les personnes impliquées dans les événements tumultueux du 20 octobre 2022. Cette décision, entérinée par 145 membres du CNT, fait suite à des semaines de contestation qui ont secoué le pays.
Depuis quelques mois, le Tchad s’est engagé dans un processus de réconciliation nationale. La libération de certains des 600 manifestants arrêtés le 20 octobre dernier, notamment des mineurs, et la grâce accordée à d’autres, constituent un premier pas vers la résolution de la crise sociopolitique du pays. Le retour de l’opposant Succès Masra a été un autre acte marquant la volonté des nouvelles autorités tchadiennes à trouver un point de consensus avec les voix divergentes.
Mais ce n’est pas tout. La dernière décision en date, est l’adoption, par le Conseil national de la Transition (CNT), d’une loi d’amnistie pour pardonner toutes les personnes impliquées dans les événements tumultueux du 20 octobre 2022. Les délibérations au sein du CNT ont abouti à cette décision, malgré l’opposition de 6 députés et l’abstention de deux autres.
Néanmoins, la société tchadienne reste divisée quant à la portée et à la légitimité de cette mesure de clémence. Bien que cette amnistie vise à apaiser les tensions, elle suscite également des débats sur la responsabilité des acteurs impliqués dans la répression violente des manifestations.
Les manifestations du 20 octobre ont été déclenchées par le mécontentement généralisé contre la prolongation de la transition et le maintien au pouvoir de Mahamat Déby Itno pour deux années supplémentaires. Malheureusement, ces rassemblements ont été violemment réprimés, avec un bilan tragique : 73 morts selon les autorités, mais plus de 200 selon les organisations non gouvernementales (ONG).