La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), a donné à la Tanzanie, un délai de six mois pour abolir la peine de mort.
La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a appelé jeudi la Tanzanie à abroger la peine de mort, arguant que cette sanction extrême constitue une violation flagrante du droit à la vie. Cette décision intervient après que la Cour a statué sur les cas de Nzigiyimana Zabron, un ressortissant burundais, et de Dominick Damian, un Tanzanien, tous deux condamnés à mort et incarcérés à la prison centrale de Butimba à Mwanza depuis 12 ans.
Dans son jugement, la Cour a accordé à la Tanzanie un délai de six mois pour retirer la peine de mort de ses statuts légaux, soulignant que la peine capitale obligatoire viole la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. « La Tanzanie viole de manière flagrante le droit à la vie en imposant des peines de mort obligatoires sans pouvoir discrétionnaire judiciaire. La mort par pendaison est cruelle, inhumaine et viole le droit à la dignité », a déclaré la Cour.
Les autorités tanzaniennes ont réagi avec indignation à cette injonction. Sarah Mwaipopo, procureure générale adjointe de Tanzanie, a qualifié la décision de la Cour d’atteinte à la souveraineté nationale, affirmant que la peine de mort est nécessaire pour dissuader les crimes odieux. « La Cour va trop loin en dictant des changements dans notre système juridique. Nous ferons appel pour protéger notre autonomie juridique », a-t-elle déclaré à l’agence de presse Anadolu.
Bien que la peine de mort reste inscrite dans le code pénal tanzanien, le pays n’a procédé à aucune exécution depuis près de 30 ans. Cependant, plus de 490 détenus continuent de languir dans le couloir de la mort, condamnés à une attente indéfinie.
Les militants des droits de l’homme ont salué la décision de la Cour et ont renouvelé leurs appels à l’abolition de la peine de mort en Tanzanie. « La peine de mort n’a pas sa place dans une société civilisée. Elle devrait être abolie. », a déclaré Anna Henga, directrice du Centre juridique et des droits de l’homme, citée par Anadolu.