En tête de la présidentielle avec 41,6% des voix, le candidat honni par la Chine va succéder à Tsai Ing-Wen dont il était le numéro 2, et embarque le Parti démocrate progressiste dans un troisième mandat à la tête de Taiwan.
Lai Chin-te, vice-président du Parti démocrate progressiste (DPP) de la présidente sortante Tsai Ing-wen, a remporté samedi 13 janvier l’élection présidentielle à Taïwan. En début de soirée (heure locale), lui et son colistier Hsiao Bi-khim, ancienne représentante de Taïwan aux États-Unis, étaient crédité de 40,5 % des voix, selon ces résultats officiels portant sur plus de 90 % des bureaux de vote, tandis que son principal opposant Hou Yu-ih, candidat du Kuomintang (KMT) avait obtenu 33,2 % des votes.
Pressions chinoises
Favori du scrutin, le dauphin de la présidente sortante avait cependant dû mener sa campagne tout en subissant les menaces et pressions de Pékin. Il est en effet considéré comme le candidat le plus « indépendantiste » par rapport à ses adversaires – le pékinophile Hou Yu-ih, candidat du parti d’opposition le Kuomintang (KMT) et Ko Wen-je, du petit Parti populaire taïwanais (TPP), présenté comme anti-establishment.
Docteur de 64 ans, fils d’un mineur de charbon, diplômé de l’université de Harvard, aux États-Unis, celui qui se présente toujours sous son nom britannique William Lai s’est lancé en politique en 1998. Élu en 2010 maire de Tainan, ville du sud de Taïwan, il a rejoint le gouvernement de Tsai Ing-wen en 2017. Fidèle à la posture de sa prédécesseurs, il se définit comme « un ouvrier pragmatique de l’indépendance de Taïwan », un défenseur de sa souveraineté et de son identité multiple.