Les affrontements entre armée et paramilitaires au Soudan ont fait au moins 97 morts et de nombreux blessés, a rapporté lundi matin le Syndicat des médecins.
« Le bilan des morts parmi les civils dans les affrontements depuis leur déclenchement samedi (…) a atteint 97 personnes », a fait savoir l’organisation dans un communiqué, précisant que ce nombre n’inclut pas tous les morts, de nombreuses personnes n’ayant pu se rendre à l’hôpital en raison de difficultés de déplacement. Dans la capitale où dans certains quartiers l’électricité et l’eau courante sont coupées depuis samedi, les patients et leurs proches « n’ont plus ni à boire ni à manger », alerte un réseau de médecins pro-démocratie. Impossible, ajoutent-ils, de faire partir en sécurité les patients traités or cela crée « un engorgement qui empêche de s’occuper de tous ».
Et les « couloirs humanitaires » de trois heures annoncées dans l’après-midi par les deux belligérants n’ont pas semblé changer la donne: durant tout ce temps, les bruits des explosions et des tirs n’ont pas cessé à Khartoum.
Tensions latentes
Le conflit couvait depuis des semaines, empêchant tout règlement politique dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Depuis la révolte populaire qui renversa Omar el-Béchir en 2019, le Soudan tente d’organiser ses premières élections libres, après trente ans de dictature.
Lors du putsch ayant mis fin en octobre 2021 à la transition démocratique, le général Burhane et le général Daglo, dit « Hemedti », avaient fait front commun pour évincer les civils du pouvoir. Mais leur rivalité a explosé samedi. La communauté internationale multiplie depuis les appels au cessez-le-feu. La Ligue arabe et l’Union africaine se sont réunies en urgence. Au Caire, les pays arabes se sont mis d’accord pour condamner les violences et appeler à une « solution politique ».