En conférence de presse conjointe avec le Secrétaire Général Adjoint du Gouvernement, Porte-parole du Gouvernement, Wilfried Léandre Houngbedji ce vendredi 04 aout 2023, à Cotonou, le Ministre Béninois des Affaires Étrangères, Olushegun Adjadi Bakari, a déclaré que « tout ce que la CEDEAO demande, c’est la réinstallation du président Bazoum dans ses fonctions de président de la République du Niger ».
Après son intervention sur les antennes de RFI, la veille, le ministre des Affaires Etrangères du Bénin, Olushegun Adjadi Bakari, est revenu ce vendredi, sur la situation socio-politique du Niger, à la faveur d’une conférence de presse conjointement animé avec le Porte-parole du Gouvernement, Wilfried Léandre Houngbedji.
Tout comme dans ses précédentes déclarations, le chef de la diplomatie béninoise, a réaffirmé que la CEDEAO fait le nécessaire pour aboutir à un règlement pacifique de la crise nigérienne, ajoutant que le recours à la force est la dernière option sur la table de l’organisation sous-régionale. Olushegun Adjadi Bakari a également souligné que « le président Bazoum est le président démocratiquement élu du Niger et est le seul que la CEDEAO, l’Union Africaine et toute la communauté internationale reconnaissent ».
Réinstaller le président Bazoum
« Tout ce que la CEDEAO demande, c’est la réinstallation du président Bazoum dans ses fonctions de président de la République du Niger. Aujourd’hui, il est empêché d’exercer ce pour quoi il a été élu démocratiquement par les nigériens. La position de la CEDEAO à laquelle souscrit le Bénin, c’est que le président Bazoum soit réinstallé », a déclaré le diplomate béninois. « Il ne s’agit pas d’une opération d’exfiltration, il s’agit de réinstaller le président Bazoum dans ses fonctions », a expliqué Shegun Bakari.
Pourquoi on organise les élection?
« Si l’armée devrait décider de qui est le président de la République pourquoi on organise alors les élections? », s’est interrogé M. Bakari qui a rappelé que l’armée fait partie du peuple. « Les forces de défense votent également lorsqu’il y a élection du président de la République et la majorité du peuple nigérienne a décidé dans les urnes que le président Bazoum est celui qui va diriger le pays pour 5 ans. L’armée fait partie du peuple, il faut respecter les décisions du peuple« .
« On ne peut pas considérer que nos pays soient dirigés par les foulocraties. Non, nous sommes en démocratie et en démocratie, les gens votent pour élire le président de la République et les forces de défense et de sécurité sont là pour protéger le pouvoir démocratique et non pour exercer le pouvoir. Aujourd’hui, la seule chose qu’il faut retenir, c’est que, le président du Niger reconnu par la CEDEAO et la communauté internationale est le président Bazoum qui, aujourd’hui, est pris en otage et ce que nous voulons, c’est qu’il soit réinstallé dans sa position du président du Niger ».
Olushegun Adjadi Bakari
L’inévitable intervention militaire de la CEDEAO au Niger?
La délégation de la CÉDEAO venue à Niamey pour obtenir » à l’amiable » le retour à l’ordre constitutionnel a écourté son séjour. Selon les informations de RFI, « elle n’a même pas quitté l’aéroport où elle a rencontré un membre de la junte, le Gl Moussa S. Barmou qui a rejeté les décisions de la Cédeao« .
Alors que nous sommes à moins de 48 heures de la fin de l’ultimatum de la CEDEAO, tout porte malheureusement à croire que les négociations entreprises peinent toujours à produire les effets escomptés. Ce qui fait penser de plus en plus à la dernière carte de la CEDEAO qu’est l’usage de la force. Mais à quel prix? La question reste posée.