Au Sénégal, les manifestations qui ont suivi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko ont conduit à plus de 500 interpellations, selon les autorités locales. Les protestations violentes ont entraîné un bilan humain tragique avec 16 décès confirmés. Alors que le pays appelle à la retenue et à la paix, la situation reste tendue dans plusieurs localités, suscitant une inquiétude tant au niveau national qu’international.
Depuis la condamnation jeudi dernier de l’opposant politique sénégalais Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour le délit de « corruption de la jeunesse », le pays est plongé dans une spirale de manifestations et de violences. La police sénégalaise a annoncé avoir procédé à plus de 500 interpellations lors de ces rassemblements. Ibrahima Diop, directeur de la sécurité publique, a précisé que parmi les personnes arrêtées figuraient des mineurs et des individus de nationalité étrangère.
Les autorités ont souligné que de nombreux manifestants arrêtés étaient en possession d’armes dangereuses, telles que des cocktails Molotov, des armes blanches et même des armes à feu de gros calibres. Ces éléments ont suscité des préoccupations quant à l’escalade de la violence lors des manifestations.
Les villes de Dakar, sa banlieue et Ziguinchor ont été les principaux foyers de tension, avec des affrontements violents entre les forces de l’ordre et les manifestants. Malheureusement, ces affrontements ont engendré un bilan humain tragique, avec le dernier rapport de la sécurité publique faisant état de 16 décès.
Face à cette situation, la Croix-Rouge a également joué un rôle crucial en portant secours à près de 357 manifestants blessés, dont 78 cas graves, entre jeudi et vendredi. Cet organisme humanitaire a mis en place des équipes médicales d’urgence pour répondre aux besoins des blessés.
Ousmane Sonko, leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail l’éthique et la fraternité (Pastef), avait toujours nié les accusations de viol et de menace de mort portées contre lui par une jeune fille travaillant dans un salon de beauté à Dakar depuis février 2021. Sonko a toujours affirmé que ces accusations étaient un complot visant à le discréditer et à l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle prévue en février 2024.