Lundi 6 juin, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé « crédibles » les informations selon lesquelles la Russie « vole » les exportations de céréales ukrainiennes, bloquées en raison du conflit, « pour les vendre à son propre profit ».
Les Etats-Unis ont prévenu de nombreux pays africains contre l’achat de céréales ukrainiennes qui auraient été «Â volées »Â par la Russie en Ukraine, a rapporté The New York Times, le lundi 6 juin, citant des sources diplomatiques. Le secrétaire d’Etat américain a déclaré lors d’une conférence de presse que la Russie souhaitait désormais vendre les céréales volées.
Anthony Blinken se serait appuyé sur des «rapports fiables». Le New York Times a rapporté cette semaine que les Etats-Unis avaient envoyé mi-mai un avertissement à 14 pays, principalement africains, indiquant que des cargos russes quittaient des ports proches de l’Ukraine chargés de «céréales ukrainiennes volées».
Cette déclaration intervient alors que l’ambassadeur d’Ukraine à Ankara a accusé vendredi 03 juin la Russie de « voler » et d’exporter des céréales ukrainiennes notamment vers la Turquie. « La Russie vole sans vergogne les céréales d’Ukraine et les exporte depuis la Crimée à l’étranger, notamment vers la Turquie », avait dénoncé Vasyl Bodnar, en précisant avoir demandé l’aide de la Turquie pour résoudre le problème.
Des millions de tonnes de grains bloqués
Plus de 20 millions de tonnes de céréales sont bloquées dans le port d’Odessa. Le transport maritime est actuellement impossible, les cargos russes ont bloqué les routes d’accès et ne laissent plus aucun navire ukrainien passer. Les eaux devant les ports sont également minées. Si les silos ne sont pas vidés rapidement, la prochaine récolte risque de pourrir, ne pouvant être stockée correctement.
La Russie et l’Ukraine assurent 30% des exportations mondiales de blé, mais entre 20 à 25 millions de tonnes de grains restent bloqués dans les silos ukrainiens en raison du conflit. Le programme alimentaire mondial (PAM), une agence onusienne spécialisée dans l’aide alimentaire d’urgence, avait estimé récemment que le nombre de personnes souffrant de faim aiguë allait augmenter de 33 millions pour atteindre 47 millions, en raison de la guerre en Ukraine, indiquant que les pays d’Afrique subsaharienne seront les plus touchés par les perturbations des livraisons de céréales.