Le retrait des troupes ougandaises de la Force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est (EACRF) de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) a pris effet après l’expiration de son mandat le 8 décembre dernier. Ce retrait fait suite au refus de Kinshasa de renouveler le mandat de la Force, une décision notifiée lors du sommet de la CAE le 24 novembre.
Initialement déployée en novembre 2022 pour appuyer les efforts de paix et surveiller le retrait des rebelles du M23 des positions qu’ils avaient occupées dans la province du Nord-Kivu, la force régionale a achevé son retrait, prévoyant de céder ses positions aux troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) d’ici fin décembre.
Le départ des troupes kényanes dès le 3 décembre a marqué le début de ce processus, suivi par d’autres contingents. Le dernier en date est celui des troupes ougandaises considérées pourtant comme l’une des forces armées redoutables de la région. En septembre, les frappes ougandaises ont tué environ 200 rebelles ADF dans l’Est de la RDC.
Au regard de ses considérations, le retrait de la force CAE soulève des préoccupations quant à la vacance sécuritaire dans cette région déjà fragile. Les tensions persistantes entre la RD Congo et le Rwanda, avec des accusations de soutien rwandais aux rebelles du M23, ajoutent une dimension délicate à cette situation. Le Rwanda rejette catégoriquement ces accusations, affirmant que la rébellion relève des affaires internes de la RDC.
L’Est de la RDC demeure un foyer pour plus de 130 groupes armés, comprenant notamment les FDLR rwandaises, un rappel tragique du génocide de 1994. La succession des troupes régionales par la SADC soulève des attentes quant à la manière dont cette transition sera gérée dans un contexte de complexités politiques et sécuritaires.