Au moment où l’opposition est vent debout depuis l’annonce en conseil des ministres du mercredi 24 Novembre 2021 de la réalisation de la liste électorale informatisée (LEI) pour les législatives à venir, les acteurs politiques de la mouvance restent sereins et rassurent. Selon l’honorable Gérard Gbénonchi, l’agence nationale d’identification des personnes (ANIP) est techniquement outillé pour réaliser de façon transparente cette liste.
D’une validité de 10 ans, la liste électorale permanente informatisée (LEPI) issue de la loi 2010-33 du 7 janvier 2010 est expirée depuis Janvier 2021 même si de façon exceptionnelle, la cour constitutionnelle a autorisé son utilisation lors de la présidentielle d’Avril dernier. A la faveur de son conclave hebdomadaire du mercredi dernier, le gouvernement du Bénin a annoncé la « LEI », entendez liste électorale informatisée pour les élections à venir.
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Comme toutes les listes électorales, l’annonce de la conception de la « LEI » suscite déjà des commentaires au sein de la classe politique notamment au sein de l’opposition au pouvoir en place. Face aux préoccupations, le président de la commission des lois, l’honorable Gérard Gbénonchi rassure.
Selon le parlementaire, c’est la loi 2019-43 portant Code électoral en son article 6 qui a prévu que désormais, les élections se feront sur la base de la Liste électorale informatisée (Lei). Dans le souci de dissiper les inquiétudes quant à l’élaboration de la LEI, Gérard Gbénonchi indique que dans le livre 2 de la loi électorale, il est indiqué comment il faut la confectionner. La LEI sera extraite du registre national…
Dans son explication le député du parti Union Progressiste (UP) précise que la liste électorale informatisée selon le Code électoral, est la liste exhaustive extraite du registre national des personnes physiques béninoises qui est le résultat du Ravip. « L’organe technique en charge de la confection du Ravip, c’est bien l’Anip qui élabore le registre national. C’est donc cet organe qui sera chargé d’extraire du registre national, la Lei« , précise le parlementaire.
La Liste électorale, poursuit-il n’est autre chose que l’extraction des électeurs qui auront au jour de l’élection, 18 ans révolus. « Il s’agit de les extraire du registre national et de les rattacher à des centres de vote à raison de 500 électeurs par poste de vote. Voilà donc ce qui sera fait« , renseigne l’élu du peuple.
Cette tache, va-t-il préciser, l’agence nationale d’identification des personnes (ANIP) est techniquement outillée pour faire cette opération. « Il n’y a donc aucune inquiétude à avoir. En tant qu’acteur politique, je n’ai aucune crainte que nous disposons désormais d’une base de données fiable qu’est le Ravip et de ce dernier, nous avons le registre national de tous les Béninois et de tous les étrangers. Mais comme c’est seulement les Béninois qui ont le droit de vote, c’est du registre des nationaux que l’Anip va extraire la Liste électorale informatisée« , a-t-il fait savoir.
Mais du côté de l’opposition, l’opération qui a conduit à la réalisation du recensement administratif à vocation d’identification des personnes (RAVIP) n’est pas transparente. Le RAVIP ne les rassure donc pas.
Extraire la liste électorale de ce registre qui suscite des réserves au niveau de l’opposition au pouvoir de la rupture s’annonce donc comme une opération qui risque de faire couler assez d’encre et de salive. Des voix se font d’ailleurs entendre déjà comme celle de Eugène Azatassou pour demander des discussions préalables car le ravip ne peut pas générer une liste qui rassure tout le monde.