Dans la localité de Kanyaruchinya, près de la ville de Goma, au Nord-Kivu en RDC, un camion de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO) a été brûlé par une population déplacée, mardi 1er novembre 2022 dans la soirée.
Les incendies ont commencé après que des rumeurs, selon lesquelles l’ONU transporterait des rebelles du groupe M23, se soient répandues parmi les personnes déplacées et les habitants de la ville. D’après des témoignages rapportés par Digitalcongo, des déplacés de guerre se sont pris au convoi de la mission onusienne en provenance de Munigi qui voulait franchir la barrière de sécurité à Kanyaruchinya sans se plier au contrôle de la police. Des manifestants en colère ont brûlé l’un des camions de ce convoi, selon les témoignages et les images partagées sur les réseaux sociaux.
Suspectés de "transporter des rebelles", deux véhicules de la @MONUSCO, dont un porte chars, ont été incendiés par les déplacés cantonnés à #Kanyarucyinya (Près de Goma). Le convoi de la mission onusienne, qui venait de Rumangabo, aurait refusé d'être "inspecté" à la barrière. pic.twitter.com/lwJ9uYwkEc
— POLITICO.CD (@politicocd) November 2, 2022
« Ce qui s’est réellement passé »
La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO) a réagit ce mercredi 2 novembre dans une série de tweets pour donner sa version des faits. « Le 1er novembre, vers 21h00 (G), un convoi de la MONUSCO🇺🇳 en provenance de Rumangabo et à destination de Goma a été arrêté à un point de contrôle des Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) à Kanyaruchinya (8 km de Goma). Une foule s’est rassemblée et a commencé à lancer des pierres en direction du convoi, mettant le feu à au moins un des camions de la MONUSCO. La MONUSCO a tiré des coups de semonce et a finalement réussi à quitter la zone. Deux ingénieurs bangladais ont été blessés. Détruire les équipements de la MONUSCO, c’est limiter sa capacité d’intervention pour accomplir son mandat de protection des civils. »
#Kanyaruchinya : ce qui s'est réellement passé 👇ðŸ¾
— MONUSCO (@MONUSCO) November 2, 2022
Le 1er novembre, vers 21h00 (G), un convoi de la #MONUSCO🇺🇳 en provenance de #Rumangabo et à destination de #Goma a été arrêté à un point de contrôle des @FARDC_off 🇨🇩 à Kanyaruchinya (8 km de Goma). pic.twitter.com/eY8ntPYFTV
Plus tôt dans la journée de mardi, la MONUSCO a annoncé un « retrait stratégique et tactique » de la ville de Rumangabo, où le M23 tente de progresser. La mission a indiqué sur Twitter que cette décision avait été prise « en consultation avec nos partenaires, afin de mieux préparer ensemble les prochaines étapes ». Elle a ajouté que « la MONUSCO reste mobilisée aux côtés des FARDC (Forces armées de la RDC) ».
La situation dans l’est du pays s’est aggravée ces derniers mois et, samedi, les rebelles ont pris le contrôle de deux villes importantes et doublé le territoire qu’ils détiennent après de violents combats avec l’armée. Le M23 s’est fait connaître il y a plus de dix ans lorsque ses combattants se sont emparés de Goma, la plus grande ville de l’est du Congo, qui se trouve le long de la frontière avec le Rwanda.