Une série d’attaques menées cette semaine par les rebelles affiliés à l’État islamique a fait plus de 50 morts dans la région de Beni, au Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Les Forces démocratiques alliées (ADF) continuent de semer la terreur dans l’est du pays.
Plus de cinquante personnes ont perdu la vie cette semaine dans une série de nouvelles attaques perpétrées par les rebelles affiliés au groupe État islamique dans la région de Beni, située à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ces attaques, menées par les Forces démocratiques alliées (ADF), ont été confirmées par des sources locales à l’AFP ce vendredi.
La dernière attaque en date, qui a eu lieu jeudi dans trois villages du territoire de Beni, a causé la mort de 13 personnes, selon Kinos Katuo, président de la société civile de Mamove. « Sept hommes et six femmes » ont été tués et plusieurs autres personnes sont portées disparues, a-t-il déclaré. En début de semaine, mardi, 39 autres personnes avaient été tuées lors d’incursions dans trois autres villages du Nord-Kivu, a ajouté Léon Siviwe, un responsable administratif de Beni. De plus, 15 personnes avaient été tuées mardi dans le village de Masau, selon des sources.
Le bilan de ces attaques pourrait encore s’alourdir alors que les recherches se poursuivent et que la population locale continue de fuir vers des zones supposées plus sûres. Léon Siviwe a précisé que plusieurs motos et maisons avaient été détruites lors de ces assauts. John Bwanakawa, président de la société civile de Cantine, a indiqué que la majorité des habitants de son village avaient fui vers des villes voisines, notamment Beni, face à la menace imminente des rebelles des ADF, situés à seulement sept kilomètres.
Les ADF, initialement des rebelles ougandais majoritairement musulmans, se sont installés dans l’est de la RDC depuis les années 1990, où ils ont tué des milliers de civils. En 2019, ils ont prêté allégeance à l’État islamique, qui les présente comme sa « province d’Afrique centrale » (Iscap). Ces rebelles sont également accusés d’attaques récentes sur le sol ougandais. En dépit d’une opération militaire conjointe lancée fin 2021 par Kampala et Kinshasa, baptisée « Shujaa », les exactions des ADF se poursuivent.