Les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la ville minière stratégique de Rubaya dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) après deux jours de combats intenses.
D’intenses combats ont opposé les rebelles du M23 aux forces armées congolaises, fin de la semaine dernière. Très stratèges, les rebelles se sont emparés de Rubaya dans l’est de la RDC. Les minerais stannifères sont exploités en quantité industrielle dans cette ville au cÅ“ur des collines du territoire de Masisi. Les forces gouvernementales ont été contraintes de battre en retraite face à la supériorité numérique des rebelles qui, selon les autorités congolaises, ont bénéficié du soutien de troupes venues fraîchement du Rwanda.
La prise de Rubaya survient deux jours après la prise d’une autre ville importante donnant accès à plusieurs villes de la province du Nord-Kivu. La rébellion du M23, neutralisée en 2013 par les forces gouvernementales et les Casques bleus, a repris les armes fin 2021. Elle a depuis lors pris le contrôle de vastes localités dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi, qui sont en conflit armé depuis trois décennies, tout comme toutes les provinces de l’est de la RDC.
Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir le M23, mais Kigali nie toute implication, accusant à son tour l’armée congolaise de collusion avec les rebelles Hutu rwandais FDLR, accusés de génocide en 1994 au Rwanda. Le député national Juvenal Munubo a alerté sur l’urgence d’extirper l’ennemi du territoire national après la prise de Rubaya.
Réunis le 17 février pour un sommet, les chefs d’État d’Afrique de l’Est ont adopté un nouvel échéancier, prévoyant un retrait de tous les groupes armés d’ici le 30 mars. La Communauté des États d’Afrique centrale (CEEAC) a condamné le M23 lors d’un sommet, mais n’a pas pointé la responsabilité de Kigali. Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a demandé des sanctions contre le Rwanda.