Le chef de la diplomatie congolaise a demandé dans une lettre adressée à la MONUSCO, le départ de Mathias Gilmann, porte-parole de la MONUSCO, dans les plus brefs délais.
« Le gouvernement appréciera-t-il beaucoup que des dispositions soient prises pour que M. Gillman quitte le territoire dans le plus bref délai », dit le vice – Premier ministre congolais en charge des affaires étrangères, Christophe Lutundula. Sa note verbale date du 28 juillet a été dévoilée par des sources officielles, mercredi.
Dans le document, M. Lutundula considère que les tensions actuelles entre la MONUSCO et la population seraient dues « aux déclarations indélicates et inopportunes du porte-parole de la MONUSCO (…)».
« Le gouvernement considère que la présence de ce fonctionnaire sur le territoire national n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité si indispensable entre les institutions congolaise et la MONUSCO en vue, non seulement du meilleur accomplissement du mandat confié à cette dernière par le conseil de sécurité des Nations unies, mais aussi de faire aboutir le plan de transition aux fin de son retrait définitif de la RDC, d’ici à l’horizon 2024, comme convenu », indique la note du chef de la diplomatie congolaise.
36 morts et près de 170 blessés
La décision du gouvernement congolais intervient après une série de manifestations contre la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et aux incidents tragiques survenus au poste frontière de Kasindi.
Dans un rapport mardi, les autorités congolaises ont fait état de 36 morts et près de 170 blessés depuis le début des manifestations contre la MONUSCO. Lundi, le gouvernement congolais a été instruit de diligenter une réunion avec la Monusco « en vue de réévaluer le plan de son retrait convenu en vertu de la résolution 2556 du Conseil de Sécurité. ».
Insuffisance des résultats de la MONUSCO
L’ONU a reconnu samedi 30 juillet 2022, « l’insuffisance » des résultats de sa mission de paix en République Démocratique du Congo (RDC) et dit comprendre la frustration des Congolais.
Quelques jours plus tôt, le président du Sénat congolais Modeste Bahati avait demandé, lors d’un meeting, à la Monusco de «plier bagages» après 22 ans d’une présence qui n’a pu imposer la paix dans la partie orientale de la RDC, déstabilisée depuis près de trois décennies.
La Mission de l’Organisation des Nations unies en république démocratique du Congo, devenue la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo le 1ᵉʳ juillet 2010, est une mission de maintien de la paix en république démocratique du Congo de l’ONU. Elle compte aujourd’hui 14 000 casques bleus.