Brandissant des drapeaux russes, quelques dizaines de jeunes Congolais ont manifesté mercredi 1er Mars devant l’ambassade de France pour dire non à l’arrivée du président Emmanuel Macron.
«Macron assassin, Poutine au secours», scandaient les jeunes manifestants, qui se sont rassemblés devant l’ambassade de France avec quelques banderoles et pancartes disant «Macron parrain de la balkanisation de la RDC», «les Congolais disent non à la politique de la France» ou encore «Macron indésirable en RDC».
L’ambassade de France à Kinshasa en #RDC taguée d’insultes avant l’arrivée de #Macron …
— T.I.N.A (@NoAlternative20) March 1, 2023
Il est détesté de partout ! #FranceAfrique #francophonie
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«La France est complice de notre malheur»
La République démocratique du Congo (RDC), où le président français est attendu en fin de semaine, accuse son voisin le Rwanda de soutenir une rébellion active dans l’est – ce qui a été corroboré par des experts de l’ONU malgré les dénégations de Kigali – et attend de la communauté internationale une condamnation claire de cette «agression».
«Nous sommes ici pour dire non à l’arrivée d’Emmanuel Macron car la France est complice de notre malheur», a déclaré devant les journalistes Josue Bung, du mouvement citoyen «Sang-Lumumba», arborant la coiffure, avec raie sur le côté, du héros de l’indépendance congolaise Patrice Lumumba (1925-1961).
« La France pourrait faire mieux »
Lundi, Emmanuel Macron a exposé à Paris sa stratégie africaine pour les prochaines années et, en réponse à une question sur la RDC, affirmé que la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays «ne se discutent pas». Christophe Lutundula, ministre des Affaires étrangères de la RD Congo, estime que les propos du président Macron « ne suffisent pas du tout ».
Tandis que Washington a plusieurs fois demandé ouvertement au Rwanda de retirer ses troupes de République démocratique du Congo et de cesser de soutenir le M23, l’attitude française et européenne « surprend, et nous pose problème », explique Christophe Lutundula, d’autant que « la présence d’éléments de la force défense du Rwanda sur le territoire congolais » est amplement prouvée, selon lui, notamment par des rapports dirigés par les Nations unies.