La Banque mondiale suspend sa collaboration avec la Tunisie après les déclarations du président Kaïs Saied sur les migrants d’Afrique subsaharienne, qui ont déclenché des harcèlements et des violences à caractère raciste.
La Banque mondiale interrompt son partenariat avec la Tunisie après que les déclarations du président du pays sur les migrants d’Afrique subsaharienne ont déclenché des actes de harcèlement et de violence à caractère raciste, a déclaré le président de la banque dans une note consultée par Reuters. Dans cette note, David Malpass, président de la banque mondiale a précisé que la banque suspendait le Cadre de partenariat pays de la Tunisie et avait reporté jusqu’à nouvel ordre la réunion du conseil d’administration initialement prévue le 21 mars, et qui devait permettre d’examiner un nouvel engagement stratégique avec le pays.
Il a déclaré que la Banque mondiale considérait les mesures annoncées par le gouvernement tunisien pour protéger et soutenir les migrants et les réfugiés comme une étape positive, et qu’elle suivrait leur impact.
Kais Saied recule
La Tunisie a annoncé dimanche des mesures en faveur des étudiants et migrants originaires d’Afrique subsaharienne après des agressions et des manifestations d’hostilité à leur encontre. En outre, les autorités ont décidé de «prolonger les attestations de résidence de trois à six mois», pour des personnes venant de nombreux pays subsahariens comme la Côte d’Ivoire qui bénéficient d’une exemption de visa de trois mois à l’entrée en Tunisie.
La Tunisie souhaite aussi «faciliter les opérations de retour volontaire dans un cadre organisé et en coordination avec leurs missions diplomatiques». Ces candidats au retour volontaire seront «exemptés» des pénalités s’élevant à 80 dinars par mois (25 euros), dépassant pour certains les 1.000 euros. Les autorités ont promis aussi de renforcer l’accompagnement et l’assistance sanitaire et sociale aux migrants par l’intermédiaire du Croissant-Rouge, tout en cherchant à «lutter contre toutes les formes de traite humaine et l’exploitation des migrants irréguliers» à travers une intensification des contrôles.