Depuis peu, il est observé en Afrique subsaharienne, la résurgence des coups d’Etat. Le président du Groupe d’Etudes et de Recherches sur la Démocratie et le Développement Économique et Social (Gerdess-Afrique), Me Sadikou Alao, dans une analyse de la situation, lie ces instabilités politiques à un désir de l’occident de recoloniser l’Afrique.
Reçu dans un entretien sur la web télévision Reporter Bénin Monde, le président du Groupe d’Etudes et de Recherches sur la Démocratie et le Développement Économique et Social (Gerdess-Afrique), Me Sadikou Alao a livré sa réflexion sur la situation des coups d’Etat en Afrique.
Le défenseur des droits humains dans sa réflexion fait remarquer que lorsqu’un coup de force survient dans un pays, on le lie généralement à la mal gouvernance, au recul démocratique au problème du djihadisme sans jamais approfondir la réflexion.
Le juriste dans son développement semble établir un lien entre la situation dans le sahel et dans certaines zones de l’Afrique à une volonté des occidentaux à recoloniser le continent.
« Nous nous souvenons qu’il y a 10 ou 15 ans les gens nous avaient interpellé sur le retour au colonialisme en Afrique. Ils nous avaient interpellé. Est-ce-que vous ne sentez pas que les anciennes puissances coloniales ambitionnent de recoloniser l’Afrique ?« , rappelle Me Sadikou Alao.
Ces alertes, indique-t-il, n’ont pas retenu l’attention des dirigeants africains qui, indique le défenseur des droit humains, « confortables dans leur fauteuil présidentiel n’ont bougé d’un pouce ».
Au même moment, la montée du Djihadisme et son extension partout en Afrique a favorisé le retour en puissance des occidentaux qui ont l’occasion d’installer des bases militaires en Afrique pour tenter disent-ils, de freiner les djihadistes.
Comme pour susciter la réflexion, le président du Groupe d’Etudes et de Recherches sur la Démocratie et le Développement Économique et Social (Gerdess-Afrique) a soulevé une série d’interrogations.
Les questions de réflexion de Me Sadikou Alao…
Dans sa tentative d’expliquer la résurgence des coups d’Etat en Afrique, Me Sadikou Alao qui semble faire un lien entre ces événements et une volonté affichée de l’occident à recoloniser le continent invite à des observations.
« Pourquoi l’occident tolère t-il la mal gouvernance de nos dirigeants et s’en accommode ? Pourquoi l’occident est si prompte à nous aider à combattre le Djihadisme mais jamais à le vaincre ?« , lance-t-il comme thème de réflexion.
Lorsqu’on constate que les forces armées ne disposent pas de véritables moyens pour combattre le djihadisme, on peut se poser la véritable question: « est ce qu’il n’y a pas un plan pour resoumettre nos pays?« .
Pour Me Sadikou Alao, beaucoup de dirigeants africains doivent approfondir la réflexion sur les raisons qui amènent des partenaires et amis à s’accommoder si facilement de leur mal gouvernance alors que entre temps, ils s’en seraient plaints.
Creuser la réflexion, selon le juriste, c’est se demander d’où les djihadistes trouvent les moyens de s’acheter des armes sophistiquer dont les forces armées de nos Etats ne disposent pas.
Pourquoi les puissances étrangères qui ont la capacité d’écraser le djihadisme ne le font pas et nous assistent à les combattre sans résultats.
« Je ne veux pas penser qu’il y a un plan machiavélique. Mais il n’est pas mauvais de s’interroger en profondeur« , a martelé le défenseur des droits humains
Pour finir, Me Sadikou Alao, invite les dirigeants africains à mettre sur pieds des structures d’études stratégiques qui ne sont rien d’autres que des structures de réflexion sur les stratégies globales à moyen et à long terme. « Des organisations comme la CEDEAO auraient pu avant toutes choses mettre en place ces structures d’études stratégiques pour l’ensemble de la sous-région.« , conclut-il.