Les manifestations entamées il y a quelques jours au Tchad, à l’appel de la coalition de l’opposition Wakit Tamma se poursuivent. En espace de trois jours, on note une dizaine de policiers blessés, des opposants arrêtés et plusieurs stations services appartenant à l’entreprise française Total, vandalisées.
« Ce qui s’est passé hier est extrêmement grave (…), les gens vont répondre de leurs actes », avait averti dimanche soir, le ministre tchadien de la Communication Abderamane Koulamallah. « Il est temps que cela cesse. Il est temps que cessent également les allégations mensongères et sans aucun fondement qui circulent sur le redéploiement des forces françaises à l’intérieur du pays », a déclaré lundi dans une réunion sur la sécurité le général Mahamat Déby, autoproclamé président de transition.
D’après nos informations, au moins 12 policiers ont été blessés lors des altercations avec des manifestants qui ont inondé les rues à l’appel de la coalition de l’opposition Wakit Tamma pour dénoncer la présence française au Tchad. Cinq cadres de l’opposition ont été inculpés et incarcérés lundi au Tchad notamment pour trouble à l’ordre public au cours d’une manifestation samedi contre la France, accusée de soutenir la junte militaire, a annoncé le parquet de N’Djamena à l’AFP.
Pour le leader de la manifestation du 14 mai au Tchad, Massar Hissein, « la France empêche depuis des décennies, la création d’une armée nationale tchadienne ». « Pourquoi l’armée française implante de bases militaires partout au Tchad sans autorisation ni accord? Le Tchad est-il encore un pays? C’est une violation fragrante de notre souveraineté », s’interroge-t-il.
Sept stations d’essence du groupe pétrolier français Total ont été vandalisées et 12 policiers blessés samedi lors d’une manifestation anti-français de milliers de personnes à N’Djamena, selon un responsable de la police qui a requis l’anonymat.
Le président du parti d’opposition « Les Transformateurs », Succès Massra, a quant-à-lui, appelé les manifestants à ne plus s’en prendre aux drapeaux francais ni aux biens francais au Tchad. Pour lui, on n’a pas besoin de s’en prendre à la France avant de révéler le Tchad.