Jouir en dormant. C’est le principe même de l’orgasme nocturne qui ne nécessite pas de stimulation physique. Il se manifeste sans prévenir. Et même si son effet est agréable, il peut déstabiliser celles qui le vivent pour la première fois. Voici donc tout ce qu’il faut connaitre de l’orgasme nocturne.
L’orgasme nocturne est un phénomène de jouissance se manifeste généralement en pleine nuit. C’est une réaction purement physiologique qui, lorsqu’elle n’est pas connue, suscite des interrogations.
Qu’est-ce qu’un orgasme nocturne ?
Il vous est peut-être déjà arrivé de vous réveiller en pleine nuit, déstabilisée, confuse et surtout en pleine jouissance ? Si c’est le cas, sachez que ce n’est rien de grave. Vous avez simplement eu un orgasme en dormant. « C’est quelque chose de totalement naturel et physiologique », rassure Valentina Bracciale, sexothérapeute. Et si tout le monde, ou presque sait que les hommes peuvent jouir dans leur sommeil, peu d’entre nous savent que ce phénomène est également applicable aux femmes. Il peut se manifester à n’importe quel âge.
« L’orgasme peut être accompagné de rêves érotiques, mais c’est loin d’être systématique », indique l’experte. Cela peut tout aussi bien être le résultat de désirs inconscients et refoulés. Ils ne dépendent pas non plus de la fréquence de votre activité sexuelle. « J’ai des patientes qui en ont alors qu’elles n’ont pas de vie sexuelle active », précise-t-elle.
Comment se produisent les orgasmes quand on est endormi ?
Tout d’abord, on notera que les orgasmes sont en général difficiles à étudier en laboratoire. En effet, à en croire une petite étude effectuée par les scientifiques Barry Komisaruk et Beverly Whipple, des femmes disaient qu’elles étaient capables de « jouir par la pensée » (en d’autres termes, sans stimulation physique). Les deux chercheurs ont alors mesuré les changements qui survenaient dans les réponses physiologiques de ces femmes, telles que le rythme cardiaque, la tension artérielle, la dilatation des pupilles et la tolérance à la douleur, au cours d’un orgasme mental et au cours d’un orgasme physique obtenu par autostimulation. Ils ont découvert que les réactions étaient à peu près équivalentes.
Au cours d’une étude ultérieure, Barry Komisaruk et son équipe ont observé les IRM fonctionnelles du cerveau de femmes et fait le constat suivant: « À ma grande surprise, nous avons découvert que lorsque les femmes pensaient à stimuler une partie de leur corps, la région correspondante de leur cortex somato-sensoriel s’activait comme si elles stimulaient physiquement cette partie de leur corps », a-t-il déclaré à Fusion en 2015. « Mais le niveau d’activité dans le cortex préfrontal était bien plus élevé quand les femmes pensaient à stimuler une partie de leur corps que lorsqu’elles le faisaient réellement », a-t-il poursuivi.
D’après d’autres spécialistes, ces découvertes permettent en partie d’expliquer comment l’on peut avoir un orgasme en dormant, même en l’absence de contact physique. D’autres facteurs corporels peuvent entrer en jeu, estime Laurie Mintz, professeur de psychologie à l’Université de Floride et auteur de Becoming Cliterate: Why Orgasm Equality Matters – And How to Get It (« Bien connaître son clitoris: pourquoi l’égalité en matière d’orgasme est importante, et comment y parvenir », non traduit en français).
« Étant donné que l’orgasme passe par un accroissement du flux sanguin vers les tissus érectiles puis la libération de ce flux, il est important de savoir que le flux sanguin vers les tissus érectiles, y compris vers le complexe clitoridien, se produit aussi pendant le sommeil paradoxal », explique-t-elle. « Le cerveau le reconnaît, ce qui peut entraîner une excitation sexuelle, puis un orgasme », conclut-elle.