Depuis la soirée du lundi 14 février 2022, il n’est plus aisé de se procurer de l’essence frelatée sur les étalages installés aux abords des voies à Cotonou et à Abomey-Calavi où la situation est plus inquiétante. En effet, le prix du litre d’essence de contrebande qui était jusque-là à 400 f, 450 f ou au plus à 500 f le litre, a connu une augmentation.
Les pancartes et bidons jaunes qui servent de tableau d’indication de prix pour les vendeurs d’essence frelatée portent jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, entre 500 f/l 550 f/l et 600 f/l contre 545 f/l dans les stations service. Le constat est plus frappant dans la commune d’Abomey-Calavi où certains vendeurs restent intransigeants sur 600 f/l. On note ainsi sur le terrain une divergence dans les coûts pratiqués, et ceci sans explications concrètes.
Les usagers n’ayant pas été informés, ont dû débourser plus, mais certains pensent déjà reprendre le chemin des stations services. « Visiblement, l’essence est moins coûteux dans les stations que chez les vendeur du « kpayor », autant alors s’approvisionner dans les stations services », a confié Jospeh H.,
Les vendeurs de l’essence « kpayor » interrogés, évoquent à l’unanimité une difficulté d’approvisionnement. « Nos marchandises ne viennent pas depuis quelques jours. On arrive plus à s’approvisionner comme avant », ont-ils chanté à l’unisson. Qu’est ce qui peut expliquer ce blocage dans l’approvisionnement ? A cette question, ils n’ont pas eu de réponses. Ils n’en savent rien, tout ce qu’ils savent c’est qu’il y a une difficulté d’approvisionnement du côté du Nigéria dont les sites pétroliers et stations constituent une source d’approvisionnement pour les trafiquants de la contrebande.
Le Nigeria frappé par une pénurie d’essence
Le géant de l’Est est touché depuis une semaine par une pénurie de carburant. Ceci explique probablement la difficulté d’approvisionner des vendeurs béninois. Cette pénurie se justifie par la décision de Nigerian Midstream and Downstream Petroleum Regulatory Authority (NMDPRA) de faire retirer du marché nigérian une quantité importante d’essence qualifiée de « frelatée ». Des mesures ont été prises pour combler le déficit créer par ce retrait.
Selon l’agence Ecofin, Nigerian Midstream and Downstream Petroleum Regulatory Authority (NMDPRA), l’un des régulateurs du secteur pétrolier, « a intercepté plus de 100 millions de litres d’essence ne remplissant pas les spécifications exigées. En effet, la cargaison contenait environ 20 % de méthanol, un solvant corrosif habituellement utilisé en faible proportion pour le raffinage du pétrole brut ».
Il faut souligner que le Nigeria même étant le premier producteur du pétrole en Afrique, est contraint d’importer une forte quantité de ce liquide précieux pour satisfaire la demande du marché intérieur. Le pays de Muhammadu Buhari importe entre plus d’un million de tonnes d’essence par mois pour couvrir la demande nationale.