Plus d’une centaine d’arrestations ont eu lieu au Pakistan, après qu’un homme a été battu à mort et immolé par une foule car soupçonné de blasphème.
Plus d’une centaine de personnes ont été arrêtées au Pakistan après le meurtre d’un directeur d’usine sri-lankais battu à mort et immolé par le feu par une foule qui l’accusait de blasphème, ont annoncé samedi des responsables locaux. Ce meurtre sauvage, documenté par des vidéos relayées par les réseaux sociaux, a choqué, le premier ministre Imran Khan évoquant un «jour de honte pour le Pakistan».
Des vidéos diffusées sur Twitter montrent la victime frappée par des individus, dont certains hurlent des slogans dénonçant le blasphème. D’autres images laissent ensuite apparaître son corps entièrement brûlé devant une foule de plusieurs dizaines d’hommes. Nombreux sont ceux qui ne font aucun effort pour cacher leur visage et vont même jusqu’à prendre des autoportraits devant le corps en feu. Hassan Khawar, porte-parole du gouvernement du Punjab, a assuré à des journalistes à Lahore que la police avait déjà arrêté 50 personnes.
La question du blasphème est particulièrement sensible au Pakistan, où des allégations souvent non prouvées d’offense à l’islam ont plusieurs fois provoqué des lynchages meurtriers ces dernières années. Elle est régulièrement utilisée comme prétexte dans des disputes qui n’ont au départ rien à voir avec la religion, soulignent les organisations de défense des droits de l’Homme.
La loi pakistanaise, farouchement défendue par les partis islamistes, prévoit la peine capitale pour quiconque est reconnu coupable d’avoir insulté l’islam ou le prophète Mahomet. Aucun condamné pour blasphème n’a toutefois jusqu’ici été exécuté.