Au Pakistan, jeudi 20 juin, dans la vallée de Swat, un homme a été lynché et son corps brûlé par une foule qui l’accusait d’avoir profané un Coran.
Un Pakistanais accusé d’avoir profané un Coran a été lynché à mort et son corps brûlé jeudi par une foule qui l’a sorti d’un commissariat où la police l’avait amené pour assurer sa protection, ont indiqué des responsables à l’AFP.
«Jeudi soir, des habitants de Madyan», dans la vallée de Swat dans le nord-ouest frontalier de l’Afghanistan, ont «appréhendé l’homme, l’accusant d’avoir brûlé un exemplaire du Coran», a rapporté à l’AFP une source policière, précisant que la victime n’était pas originaire de Swat. «La police est intervenue et l’a emmené au commissariat» mais la foule rameutée par «des appels au rassemblement lancés depuis des mosquées» a convergé vers le poste de police qu’elle a «caillassé», a poursuivi cette source.
«La police a procédé à des tirs de sommation en l’air mais la foule est parvenue à appréhender l’homme avant de le lyncher à mort», a-t-elle ajouté. «Des gens ont ensuite versé de l’essence sur son corps avant d’y mettre le feu». Un responsable local a confirmé les détails cette attaque, sous le couvert de l’anonymat, affirmant que les violences avaient «forcé les policiers à abandonner leur poste». «La situation est très tendue dans la zone», a-t-il encore déclaré à l’AFP, évoquant le blocage du principal axe routier des environs.
Le blasphème est un sujet hautement sensible au Pakistan, où même des accusations dénuées de preuves peuvent attiser la colère des foules et susciter des explosions de violence. Selon les associations de défense des droits de l’homme, les accusations de blasphème y sont largement utilisées pour des règlement de compte personnels, les minorités constituant la cible principale.