Pour une première, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko était en face de son accusatrice, Adji Sarr, au tribunal de Dakar, le mardi 6 décembre 2022, dans l’affaire portant viols et menaces de morts. Selon nos sources, les échanges ont été très vifs et houleux entre les avocats des deux parties.
Après avoir été séparément auditionnés, Ousmane Sonko et Adji Sarr étaient face à face mardi, au tribunal de Dakar. Devant le doyen des juges, les deux parties se sont livrées à une confrontation féroce. « C’est décevant », a déclaré Adji Sarr, l’ancienne employée du salon de massage Sweet Beauty qui accuse Ousmane Sonko de viol à répétition et de menaces de mort.
S’exprimant sur l’audience ce mercredi, le leader de l’opposition sénégalaise et président de Pastef Les Patriotes, Ousmane Sonko, a déclaré qu’il a « été en face d’une demoiselle perturbée, apeurée, qui ne semble pas mesurer la gravité de ce dans quoi elle s’est laissée embarquer ». « Je déplore l’irresponsabilité de sa famille qui l’a abandonnée entre les mains de manipulateurs sans foi ni loi », a-t-il ajouté, dénoncé comme toujours, un complot ourdi contre sa personne pour l’empêcher dans ses ambitions politiques.
Refus de répondre aux questions
« En tant qu’accusé j’avais le plein droit de ne répondre à aucune question. J’ai accepté cependant de répondre aux questions du Doyen des juges, malgré sa prise de position initiale dans cette affaire », a expliqué Ousmane Sonko.
Le maire Ziguinchor, dit avoir « refusé de répondre aux questions du Parquet, car l’ancien procureur, Bassirou Gueye qui a initié le dossier, avait falsifié le contenu de l’enquête préliminaire, entraînant ainsi le Parquet dans ses magouilles, raison de mes deux plaintes contre Serigne Bassirou Gueye ».
« La plaignante , »rédactrice déclarée » de la plainte de haut niveau, a refusé de répondre aux questions et n’à apporté aucune preuve de ses affabulations : un juge d’instruction libre aurait classé cette affaire dès ce soir. Un juge d’instruction libre, face aux accusations sans queue ni tête de la plaignante, face à mes accusations étayées par des preuves tangibles versées au dossier, face aux déclarations de tous les témoins qui ont cité », a-t-il ajouté.
Ousmane Sonko a pour finir, insisté qu’un « juge libre ne serait pas en train de tergiverser au lieu de convoquer les personnes que l’accusé lui demande d’entendre à décharge ».
Pour l’heure, rien de concret n’a été décidé après cette audience qui a réuni l’accusatrice et l’accusé pour la première fois depuis la plainte déposée en février 2021 par Adji Sarr. C’est le statu quo. Le doyen des juges pourrait demander de nouvelles auditions, avant de décider d’ouvrir un procès, ou de prononcer un non-lieu.