Le leader de l’opposition en Ouganda, Bobi Wine, a été « assigné à résidence » après avoir été arrêté à son retour d’une tournée internationale. L’ancien chanteur, qui a été le principal rival du président Yoweri Museveni lors des élections de 2021, dénonce cette détention et affirme que ses partisans sont également pris pour cible.
Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, est revenu en Ouganda jeudi matin après une tournée à l’étranger visant à promouvoir un documentaire le concernant. Cependant, à son arrivée à l’aéroport d’Entebbe, il a été appréhendé par les agents de sécurité et affirmé être assigné à résidence dans sa maison de Magere, dans la capitale Kampala.
L’opposant a déclaré aux journalistes présents qu’il avait été traité de manière humiliante lors de son arrestation. Il a également fait état de l’arrestation d’au moins 300 de ses partisans, y compris des membres de son parti, la Plateforme d’unité nationale (NUP). Les informations sur ces arrestations massives n’ont pas encore été indépendamment vérifiées.
« Mascarade »
Cette situation survient après une campagne électorale violente en 2021, au cours de laquelle Bobi Wine a été le principal challenger de Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. Suite à sa défaite officielle, Bobi Wine avait qualifié les élections de « mascarade ». Depuis lors, sa résidence avait été assiégée pendant près de deux semaines par les forces de sécurité.
La répression des manifestations et des rassemblements de partisans de Bobi Wine s’est poursuivie, entraînant des affrontements violents avec les forces de sécurité et des pertes humaines. Malgré le climat politique tendu, la police a récemment suspendu une campagne de mobilisation nationale lancée par la NUP en invoquant des troubles à l’ordre public.
L’Ouganda, dirigé d’une main de fer par Yoweri Museveni depuis des décennies, reste le théâtre de tensions politiques persistantes et d’atteintes préoccupantes aux droits humains. L’assignation à résidence de Bobi Wine après son retour de tournée à l’étranger suscite des inquiétudes quant à la liberté d’expression et d’opposition dans le pays.