Boris Bondarev, Conseiller auprès de la Représentation permanente russe a envoyé un courriel à des collègues diplomates pour annoncer sa démission, affirmant que « jamais » il n’avait eu « autant honte » de son pays.
Un diplomate russe basé à Genève et opposé à la guerre contre l’Ukraine a annoncé avec fracas sa démission, affirmant dans une lettre rendue publique que “jamais” en 20 ans de carrière il n’avait eu “autant honte” de son pays. Boris Bondarev, Conseiller auprès de la Représentation permanente russe a envoyé un courriel à des collègues diplomates pour annoncer sa décision, qui a été révélée par l’ONG UN Watch et confirmée par plusieurs sources diplomatiques ce lundi 23 mai.
“Durant les 20 ans de ma carrière diplomatique j’ai vu différents tournants dans notre politique étrangère mais jamais je n’ai eu autant honte de mon pays que le 24 février de cette année” quand la Russie a envahi l’Ukraine, écrit Boris Bondarev. “Ceux qui ont préparé cette guerre ne veulent qu’une chose: rester au pouvoir pour toujours (…). Pour réussir, ils sont prêts à sacrifier autant de vies qu’il faut”, dénonce-t-il.
Le diplomate dont le nom apparaît bien dans l’annuaire officiel des diplomates auprès de l’ONU à Genève, dit avoir travaillé au ministère russe des Affaires étrangères depuis 2002 et depuis 2019 au bord du Léman.Â
La propagande russe digne de l’époque soviétique
« La guerre agressive déclenchée par Poutine contre l’Ukraine, et de fait contre le monde occidental, n’est pas seulement un crime contre le peuple ukrainien mais aussi, peut-être le plus grave crime contre le peuple russe, avec une lettre Z en caractère gras barrant tous nos espoirs et perspectives d’une société libre et prospère dans notre pays”, peut-on lire dans cette lettre, publiée par l’ambassadeur des Pays-Bas au désarmement, Robert Gabrielse, accompagné d’un “Courageous (courageux, NDLR)!”.
Courageous! https://t.co/vBT6USXH3k
— NL-Amb Disarmament (@RobGabrielse) May 23, 2022
S’il fustige le niveau croissant des “mensonges” et le “manque de professionnalisme” au ministère des Affaires étrangères russes, Boris Bondarev estime que “ces dernières années, c’est devenu tout simplement catastrophique”. “Au lieu d’informations non biaisées, d’analyses impartiales et de prévisions sobres, nous nous retrouvons avec de la propagande digne des journaux soviétiques des années 1930″, dénonce-t-il avant de critiquer le ministre actuel, Sergueï Lavrov.