Le conseil des droits de l’homme de l’ONU a examiné jeudi 26 janvier à Genève la situation des droits de l’homme au Bénin. Face aux représentants d’une centaine de pays, la délégation béninoise a présenté les avancées depuis la dernière revue il y a six ans.
Membre de l’Organisation des Nations Unies (Onu), le Bénin participe à la 42ème session qui se déroule du 23 Janvier au 3 Février. Au cours de la journée du jeudi 26 janvier, la situation des droits de l’homme au Bénin a été examinée.
Sur les 198 recommandations faites en 2017, 191 ont été adoptées pour le pays de Patrice Talon. Pour les sept autres, les autorités béninoises en avaient pris « note », et ce jeudi, le Garde des Sceaux, Séverin Quenum qui a conduit la délégation béninoise à Genève a promis de nouvelles mesures.
Sur les droits économiques, sociaux et culturels, de l’aveu même des défenseurs des droits de l’homme, le Bénin a fait un bond en avant depuis le dernier passage en revue officiel à l’ONU, ce que n’a pas manqué de rappeler le chef de la délégation béninoise, le ministre Séverin Quenum.
« Le point d’orgue de cet esprit général de consécration des droits de l’homme réside incontestablement dans la loi ayant porté révision de la Constitution avec la consécration de l’abolition de la peine de mort, l’introduction de la discrimination positive en faveur de l’accès des femmes aux fonctions électives et renforcement du statut de l’opposition, le financement public des partis politiques, le renforcement de la limitation du nombre de mandats présidentiels et son extension aux députés« , a exposé la délégation béninoise.
Les points sur lesquels le Bénin était indexé lors de la dernière revue il y a six ans concernaient les mauvais traitements infligés aux enfants, les mariages forcés, les mutilations génitales imposées aux femmes, les détentions arbitraires, les exécutions extra-judiciaires et l’usage excessif de la force.
Mais ce Jeudi, devant l’assemblée onusienne, Séverin Quenum, ministre de la justice et de la législation, a tenté de rassurer les membres du conseil des droits de l’homme de l’ONU sur les avancées enregistrées par son pays concernant ces points.
Le chef de la délégation béninoise a annoncé notamment la création de prisons aux standards internationaux. Il a évoqué également les efforts fournis par le Bénin en termes de conformité des lois béninoises sur les normes internationales. Le ministre Severin Quenum a évoqué d’autres mesures qui ont conduit à l’ouverture à l’opposition, les élections législatives dernières.
Mais pour les leaders des organisations de la société civile, il reste encore pour le Bénin des efforts à fournir notamment sur le volet des droits politiques. A croire Dieudonné Dagbéto, représentant au Bénin d’Amnesty International, « le recours excessif à la force est toujours d’actualité, c’est une question qui nous préoccupe toujours, sans occulter les questions de liberté d’expression, de réunion pacifique. Nous estimons que le Bénin a encore d’énormes efforts à faire sur ce plan-là ».
Les défenseur béninois des droits de l’homme ont également plaidé pour la révision du code pénal et du code numérique, notamment leurs articles jugés les plus répressifs qui limitent le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifiques ou d’abolir le délit de fausses informations utilisé pour emprisonner des journalistes.
Au demeurant, s’il est convenu que le pays doit poursuivre les efforts pour plus de liberté et de protection de droit de l’homme, il est aussi reconnu que la situation des droits de l’homme au Bénin n’est plus aussi alarmante. Un progrès à salué mais à poursuivre.