Dès ce mois d’octobre jusqu’en décembre, 10.000 m3 de gasoil seront respectivement livrés au Burkina-Faso, au Mali et au Togo par le Niger. Ainsi en a décidé la junte pour « pallier la tension de stock en cours sur le gasoil ».
Au Niger, le gouvernement de transition a décidé de mettre 10.000 m3 de gasoil, à titre onéreux, à la disposition du Burkina-Faso, du Mali et du Togo, trois pays qui apportent leur soutien aux putschistes de Niamey. C’est par la correspondance 000315/MP/M/E/SG du ministère du Pétrole, des Mines et de l’Energie en date du 16 Octobre 2023 que l’information a été adressée au Directeur Général de la Société de Raffinage de Zinder.
Selon cette note, le Directeur Général de la Société de raffinage de Zinder ( SORAZ) devra mettre de mettre « à titre onéreux 10.000m³ de gasoil à disposition de chacun de ces 3 pays, respectivement au mois d’octobre pour le Burkina Faso, au mois de novembre pour le Mali et au mois de décembre pour le Togo ». Cette décision des autorités du Niger vise à pallier la tension de stock en cours sur le gasoil.
La manne pétrolière, un des leviers essentiels du putsch
Depuis 2011, le Niger est un producteur d’or noir avec 20 000 barils de pétrole produits par jour. Pour augmenter la part de revenu issue de l’exploitation pétrolière, le pays misait, d’une part, sur son oléoduc Niger-Bénin.
Lancé en 2019, le chantier était censé s’achever en 2022, mais la pandémie de Covid-19 l’a ralenti. De plus, la crise actuelle liée au coup d’État et les sanctions de la CEDEAO empêchent tout espoir de voir le pays engranger les revenus liés à l’exportation régulière de l’or noir. D’où des solutions alternatives, non seulement avec le bloc « Alliance des États du Sahel (AES) », mais aussi avec le Togo.
Depuis plusieurs semaines, le Togo est directement mis en cause par plusieurs sources pour son jeu trouble et son manque de solidarité avec les autres pays de la CEDEAO, dans la crise nigérienne. Le 21 septembre dernier, à la tribune des Nations Unies, le Togo a pris ses distances vis-à-vis de la CEDEAO sur une intervention militaire contre les putschistes au Niger. Avec cette position mi-figue, mi-raisin, la dynastie Gnassingbe qui règne sur le Togo depuis 55 ans est le joker idéal pour le général Abdourahmane Tiani.