Ce 25 janvier, la délégation de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), prévue pour arriver dans la capitale du Niger, s’est heurtée au refus de la junte militaire dirigée par le général Abdourahamane Tiani, les déclarant indésirables sur le sol nigérien. Les Nigériens refusant notamment l’arrivée du Ministre Béninois des Affaires étrangères en raison de la posture ferme de Cotonou vis-à-vis de la junte.
Un nouveau coup dur a été porté aux tentatives de dialogue entre la CEDEAO et le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), car la réunion prévue ce même jour a été entravée avant même son commencement.
Les préparatifs ont été perturbés lorsque l’avion transportant Olushegun Bakari, le ministre béninois des affaires étrangères, ainsi que son homologue de Sierra Leone, n’a pas quitté Abuja comme prévu. Parmi les émissaires, seul le ministre des affaires étrangères du Togo aurait réussi à atteindre Niamey. Selon les informations reçues, la junte du général Tiani a refusé l’autorisation d’atterrissage à Niamey pour les ministres des affaires étrangères du Bénin et de la Sierra Leone.
Ces trois ministres entreprenaient ce déplacement dans le but de poursuivre les négociations initiées par la CEDEAO avec les dirigeants de la junte, dans l’espoir de trouver une issue à la crise actuelle. Ce voyage s’alignait sur les décisions prises lors du 64ème sommet des chefs d’État et de gouvernement qui s’est tenu le 10 décembre 2023 à Abuja, où un comité de médiation avait été établi.
Le comité, composé de Faure Gnassingbé du Togo, du Général Maada Bio de Sierra Leone, ainsi que de représentants du Bénin et du Nigeria, avait pour objectif principal de dialoguer avec la junte et d’autres acteurs clés pour élaborer un plan de transition succinct et pour instaurer des structures de transition. Une autre de leurs missions consistait à mettre en place un mécanisme pour surveiller et évaluer le processus de transition, afin de rétablir rapidement l’ordre constitutionnel.
Il est à noter que Olushegun Bakari, le ministre béninois des affaires étrangères, et les autres membres de la délégation étaient censés avoir une séance de travail avec les autorités de transition. Ils avaient également prévu de discuter avec le président Bazoum, renversé en juillet 2023, dont la libération constitue une condition essentielle posée par la CEDEAO.