Présente à Niamey, l’adjointe d’Antony Blinken au département d’État n’a pas pu parler au président élu Mohamed Bazoum, ni même au leader de la junte.
Une haute responsable de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, a déclaré lundi avoir rencontré à Niamey les auteurs du coup d’État au Niger pour des discussions « difficiles » qui n’ont pas permis de trouver une solution négociée. « Ces discussions ont été extrêmement franches et par moments assez difficiles
« , a déclaré à la presse par téléphone Mme Nuland, selon qui les militaires qui ont pris le pouvoir à Niamey sont conscients des « risques
« d’une alliance avec la Russie.
La numéro deux de la diplomatie américaine par intérim a indiqué avoir rencontré le général de brigade Moussa Salaou Barmou, nouveau chef d’état-major de l’armée, de même que d’autres responsables, mais n’avoir pas pu s’entretenir ni avec le chef des militaires au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani, ni avec le président renversé Mohamed Bazoum. Victoria Nuland a dit avoir proposé « de nombreuses options
« pour mettre fin au coup d’État, de même que les « bons offices
« des États-Unis « s’il y avait un désir de la part des responsables de revenir à l’ordre constitutionnel
« , tout en ajoutant ceci : « Je ne dirais pas que cette offre a été prise en compte de quelque manière que ce soit ».
« J’espère qu’ils garderont une porte ouverte à la diplomatie. Nous leur avons fait cette proposition. Nous verrons bien
« , a-t-elle poursuivi. La responsable a par ailleurs précisé que le général Barmou était bien au fait de la coopération qui existe entre le Niger et les États-Unis en raison de son engagement passé dans les forces spéciales.
« Les personnes qui ont pris cette décision [du coup d’État] comprennent très bien les risques que fait courir à leur souveraineté une invitation de Wagner
« , a déclaré Mme Nulan en référence au groupe paramilitaire russe Wagner, présent notamment au Mali voisin. De son côté, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré à RFI qu’il privilégiait la diplomatie.
« Il est certain que la diplomatie est le moyen préférable pour résoudre cette situation. C’est la démarche de la CEDEAO, c’est notre démarche et nous soutenons les efforts de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel
« , a-t-il déclaré. « Ce que nous voyons au Niger est désolant et n’offre rien au pays et au peuple du Niger
« , a-t-il poursuivi, estimant que les États-Unis et d’autres pays allaient se retrouver « dans une position où nous devons arrêter notre soutien au Niger
« .