Alors que le doute persiste sur ce qui s’est réellement passé au Niger lors de la manifestation contre un convoi militaire français il y a un mois, le président nigérien Mohamed Bazoum a appelé la France à ouvrir une enquête pour situer les responsabilités.
Le 27 novembre dernier, trois nigériens sont morts par balle alors qu’ils participaient à une manifestation anti-française contre un convoi militaire de la force Barkhane. Le convoi qui a quitté le Burkina Faso pour se rendre à Gao dans le centre du Mali, a été bloqué au Niger par la population en colère qui exigeait le départ de l’armée française des terres africaines.
Des affrontements ont éclatés à Tera dans l’ouest du Niger et la police nigérienne est arrivée à la rescousse du convoi pour dégager les manifestants. Cependant, des tirs à balles réelles ont retenti et deux personnes sont mortes sur place avec plusieurs blessés dont un qui mourra plus tard portant le bilan à trois décès. Les soldats français ont été accusés de cette atrocité mais ces derniers ont rejeté les accusations indiquant avoir tiré en l’air pour disperser la foule.
Dans un message à la nation vendredi, le président nigérien Bazoum, qui avait précédemment exprimé sa « reconnaissance » à la France et applaudi ses « sacrifices » au Sahel, a exigé de la France, l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités. « J’ai exigé des autorités françaises qu’elles ouvrent une enquête en vue de sanctionner ceux qui ont été coupables d’actes répréhensibles « , a indiqué Bazoum.
Le Niger fait face à des attaques régulières et meurtrières de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique au Sahel à l’ouest, et à celles de Boko Haram et à l’organisation État islamique en Afrique de l’Ouest au sud-est. Malgré l’armada française déployée au Mali qui intervient dans tous le Sahel, les attaques continuent et les terroristes semblent de plus en plus renforcés.