Pendant que la Russie amasse des forces militaires à la frontière ukrainienne depuis plusieurs semaines et reproche à l’Otan de vouloir englober l’Ukraine, Kiev refuse catégoriquement tout engagement à abandonner son projet d’adhésion à l’Otan et toute autre « garantie » réclamée par la Russie.
L’Ukraine et ses alliés occidentaux affirment depuis plusieurs semaines que la Russie a massé des troupes aux frontières du pays, en prévision d’une potentielle invasion. Moscou, de son côté, dément un tel projet et dit craindre une opération militaire de Kiev contre les séparatistes prorusses dans l’est du pays.
Poutine contre une extension de l’Otan à l’Est
Vladimir Poutine pense en effet que l’Occident cultive un sentiment anti-russe en Ukraine, une crainte qu’il avait déjà exprimée dans un long article en juillet. Cette semaine, il a accusé l’Occident d’attiser les tensions avec des exercices militaires en mer Noire et la livraison d’armes modernes à Kiev, en mettant en garde contre le franchissement de « lignes rouges ».
Les Russes et les Ukrainiens sont « un seul peuple », a-t-il écrit, soulignant les « liens spirituels, humains, civilisationnels » qui « se sont tissés depuis des siècles ». « Et nous ne permettrons jamais que nos territoires historiques et que les personnes qui nous sont proches et qui y vivent soient utilisés contre la Russie », a-t-il mis en garde.
Ce vendredi 3 décembre, l’Ukraine a refusé catégoriquement tout engagement à abandonner son projet d’adhésion à l’Otan. Pour le chef de la diplomatie ukrainienne interrogé par l’AFP, renoncer à adhérer à l’Organisation transatlantique n’est « pas une option ». Jeudi en Suède, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a appelé son homologue américain à ne pas « entraîner l’Ukraine dans le jeu géopolitique des Etats-Unis », sinon Moscou serait « contraint de prendre des mesures afin de rétablir l’équilibre militaro-stratégique », selon le communiqué du ministère russe.