Le procureur mauritanien a requis une peine de 20 ans de prison ferme contre l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, accusé d’enrichissement illicite, d’abus de fonctions et de trafic d’influence. Ce procès fait suite à des allégations d’amassement d’une immense fortune pendant son mandat présidentiel.
Le procès de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a débuté en janvier 2023, connaît un nouveau développement. En effet, un procureur a requis une peine de 20 ans de prison ferme contre l’ex-chef d’Etat. Il est accusé d’avoir profité de son pouvoir pour accumuler une fortune considérable d’une manière incompatible avec ses fonctions de chef d’État. Le magistrat Ahmed Ould Moustapha a souligné que toutes les preuves détenues par la justice appuient l’accusation d’enrichissement illicite.
Les allégations concernant Mohamed Ould Abdel Aziz incluent également des activités commerciales qui ne seraient pas en accord avec son rôle de président de la République. Le procureur a demandé non seulement une lourde peine de prison, mais aussi la confiscation des biens de l’ancien chef de l’État.
Mohamed Ould Abdel Aziz, âgé de 66 ans, fait face à ces accusations aux côtés de dix autres personnalités, dont d’anciens Premiers ministres, des ministres et des hommes d’affaires. Les charges retenues contre eux comprennent l’enrichissement illicite, l’abus de fonctions, le trafic d’influence et le blanchiment d’argent.
À l’origine, Mohamed Ould Abdel Aziz aurait constitué une fortune estimée à 67 millions d’euros, ce qui a conduit à son inculpation en mars 2021. Cette affaire est singulière, car il est l’un des rares anciens chefs d’État à être poursuivi pour enrichissement illicite pendant son mandat plutôt que pour des crimes de sang.
L’ancien président a nié les allégations et a refusé de donner des explications sur l’origine de sa fortune. Il a dénoncé ces poursuites comme une manÅ“uvre politique visant à l’écarter de la vie politique.
Dix ans de prison ferme
Le procureur a également requis des peines de 10 ans de prison ferme contre les anciens Premiers ministres et deux ministres parmi les autres accusés, accompagnées de la confiscation de leurs biens. Pour les autres prévenus, il a demandé une peine de cinq ans de prison.
Mohamed Ould Abdel Aziz a dirigé la Mauritanie de 2008 à 2019, contribuant à la stabilisation du pays qui avait été secoué par des coups d’État et des actes terroristes. Son successeur, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui a pris le relais pacifiquement, est en poste depuis 2019.