L’activiste marocain Fouad Abdelmoumni a été placé en garde à vue pour avoir mentionné « l’implication du Maroc dans l’espionnage de la France » à travers le logiciel espion israélien Pegasus.
Le parquet marocain a annoncé jeudi la garde à vue du défenseur des droits humains Fouad Abdelmoumni, actuellement visé par une enquête pour « diffusion de fausses informations ». Celle-ci fait suite à une publication dans laquelle il critique, l’ »implication du Maroc dans l’espionnage de la France ».
Dans son post publié mardi sur Facebook, il écrivait : « La France, qui voit sa position décliner parmi toutes les nations, ne voudrait pas céder au chantage d’un État faible qui utilise tous les moyens de pression à sa disposition (…) sans oublier l’espionnage ». Cette déclaration coïncidait avec une visite d’État de trois jours du président français Emmanuel Macron au Maroc, marquant une réconciliation entre Paris et Rabat après plusieurs années de tensions.
Âgé de 66 ans, Fouad Abdelmoumni a été interpellé mercredi, puis placé en garde à vue pour avoir, d’après le ministère public cité par l’agence marocaine MAP, « signalé un crime notoirement fictif dont il sait l’inexistence » et « diffusé de nombreuses fausses informations ».
Figure critique des autorités marocaines et membre de la Fédération de la gauche démocratique, l’activiste devrait comparaître vendredi devant le procureur du roi près le tribunal de première instance de Casablanca, a précisé son avocat, Me Mohammed Nouini à l’AFP.