La mort de l’ancien Premier ministre du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga, des suites d’une longue maladie suscite émoi et indignation. Une coalition de partis maliens a réclamé une enquête alors que des proches de l’ex-Premier ministre avaient lancé plusieurs appels à la junte pour son évacuation sanitaire vers l’étranger.
L’ex-Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, était membre de la direction du Cadre d’échange qui a estimé, lundi soir dans un communiqué, qu’il était « mort en détenu politique, dans des conditions très troublantes ». Le Cadre a rappelé que les autorités n’ont pas donné de suite favorable aux nombreuses demandes d’évacuation alors que, selon les médecins, « son pronostic vital était engagé ». Le Cadre « exige l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur les circonstances de ce décès et en situer les responsabilités ».
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Dans un communiqué laconique, le gouvernement malien a fait part de son « profond regret » en annonçant le décès de Maiga « des suites d’une longue maladie ». De son côté, Tieman Hubert Coulibaly, ancien ministre malien et membre du Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie a noté que « Soumeylou est finalement mort, fatigué d’attendre, d’espérer. Rongé par la maladie que ses geôliers ont laissée prospérer avec lucidité et cynisme ».
Pour sa part, le Président nigérien, Mohamed Bazoum, a indiqué avoir appris avec »consternation la mort de Soumeylou Boubèye Maiga, ancien Premier ministre malien » ajoutant que » sa mort en prison rappelle celle du Président Modibo Keita en 1977 ». »Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère », a déclaré la même source avant de présenter ses condoléances à la famille et aux amis de l’illustre disparu.
La dépouille du défunt n’avait toujours pas été rendue à la famille mardi matin en raison de divergences sur la question d’une autopsie.