Les forces militaires françaises se préparent à libérer leur base de Tombouctou dans le nord du Mali après près de neuf ans passés sur place dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Ce départ est symbolique car c’est le point de départ de l’intervention française dans le pays d’Afrique de l’ouest.
L’armée française poursuit son « redéploiement » comme l’avait annoncé le président français Emmanuel Macron sur l’opération Barkhane au Sahel. Cette fois-ci, c’est la base de Tombouctou, la première ville reprise par les forces françaises lors de leur intervention pour aider le Mali. C’est là que le président français de l’époque, François Hollande, a officiellement déclaré le début de l’intervention militaire de la France, en février 2013, destinée à extirper les insurgés djihadistes.
Lors de cette intervention, la France a rapidement repris le contrôle de Tombouctou des mains de islamistes qui la contrôlaient depuis environ onze mois. La France a fini par déployer au Mali 5100 soldats dans le cadre de cette opération de lutte contre les insurgés djihadistes armés. Neuf ans plus tard, après des résultats plutôt mitigés, la France entame ce qu’elle appelle un « redéploiement » plus au sud, et donc, libère des bases au nord comme Tombouctou.
Après avoir quitté les bases de Kidal et Tessal dans le nord du Mali, Tombouctou est la dernière des trois bases françaises de l’extrême nord du Mali qui sera libérée. « Nous entraînons les forces maliennes à tenir le terrain et à guider les appuis aériens avant qu’elles ne nous succèdent », a déclaré à l’AFP un commandant en charge du retrait à Tombouctou. Le déploiement militaire de la France au Sahel devrait tomber à environ 3 000 hommes d’ici l’année prochaine.
Avec ce retrait des forces françaises de ces bases de l’extrême nord du Mali, plusieurs questions se posent sur l’avenir de la région avec les activités djihadistes qui pourraient reprendre du terrain. Le sergent Mathieu a déclaré que l’atmosphère n’était plus aussi joviale, bien que les habitants ne soient pas hostiles. Un manque d’enthousiasme peut être lié à la poursuite des conflits dans le vaste pays de 19 millions d’habitants. Les attaques des djihadistes se sont multipliées depuis 2013 et le conflit s’est étendu au Burkina Faso et au Niger voisins. Que la mission de la France puisse être qualifiée de succès militaire est une question sensible.