Début novembre, le directeur général du groupe australien Resolute et deux de ses collaborateurs ont été arrêtés à Bamako, puis intégrés dans le cadre d’une enquête pour fausses présomptions et atteinte aux biens publics.
Lundi 18 novembre, la société minière australienne a annoncé avoir conclu un accord de 160 millions de dollars (environ 152 millions d’euros) avec le gouvernement malien pour résoudre ses différends, survenus après l’arrestation de ces responsables. Les trois cadres, dont le directeur général britannique Terence Holohan, s’étaient rendus dans la capitale malienne pour ce qu’ils pensaient être des négociations habituelles avec les autorités de la junte. Cependant, ils ont été placés en garde à vue « de manière inattendue », selon un communiqué de l’entreprise.
Dans une déclaration publiée à la Bourse australienne, Resolute a précisé qu’elle verserait au gouvernement malien 80 millions de dollars tirés de ses « réserves de trésorerie actuelles », suivis d’un deuxième paiement de 80 millions dans les mois à venir. Cet accord met fin à tous les litiges en cours avec l’État malien, notamment ceux liés aux impôts, aux droits de douane et à la gestion de comptes offshore. La compagnie collabore désormais avec les autorités pour finaliser les démarches nécessaires à la libération des trois employés, bien qu’aucune date précise n’ait encore été communiquée.
Propriétaire de 80 % de la mine d’or de Syama, située dans le sud-ouest du Mali, Résolu partage les 20 % restants avec l’État malien. Outre ses activités au Mali, l’entreprise exploite également une mine d’or à Mako, au Sénégal, et mène des projets d’exploration dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, dont le Sénégal et la Guinée. Selon ses derniers rapports financiers, Résolu dispose de liquidités évitant 157 millions de dollars.
Le Mali, bien que l’un des principaux producteurs d’or en Afrique, demeure un pays parmi les plus pauvres du monde. L’or constitue une ressource clé pour son économie, représentant un quart du budget national et trois quarts des revenus d’exportation, malgré les défis posés par une crise multidimensionnelle et la menace djihadiste.