Le ministre malien des affaires étrangères Abdoulaye Diop, a rencontré les journalistes et leur a expliqué les enjeux du combat que mènent les autorités de la transition dans le pays. Il en a profité pour dénoncer la politique de deux poids deux mesures de la France avec le Mali.
La situation est très tendue entre la France et le Mali avec le dernier acte en date qui est l’expulsion de l’ambassadeur de France à Bamako par les autorités de la transition. Cette décision malienne fait suite au fait que les autorités françaises ont jugé bon de tenir des propos pas très diplomatiques contre le gouvernement, le qualifiant d’illégitime et de prendre des décisions irresponsables.
Lors de ses explications, le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop, a indiqué que « le problème du Mali ce n’est pas les élections ». «On a fait trois transitions politiques au Mali, ça a fini toujours à des coups d’Etats. On a donc dit bon ! Essayons de bâtir quelque chose de solide pour que demain, après-demain, un militaire ne va pas s’aventurer pour venir prendre le pouvoir », a expliqué le ministre.
Il indique donc que « c’est là où on ne se parle plus (avec la France, NDLR) parce que ceux qui ont été renversés sont des gens qui sont proches de ces milieux qui veulent qu’on organise des élection le 27 février pour que les mêmes personnes reviennent prendre le pouvoir ».
Le ministre Diop a clairement indiqué que ce qui se trame autour du Mali actuellement n’est qu’une campagne de dénigrement des autorités actuelles du Mali dans le seul but de protéger des intérêts étrangers. Il met en évidence cela dans la politique de la France avec d’autres pays où il y a eu de coup d’Etat et que la France a adoubé.
«Â Même la France qui dit qu’elle défend la démocratie, elle est allée dans d’autres pays, ils ont installé des chefs d’Etat qui ont fait des coups d’Etat, ils les ont applaudi ; ils ont même refusé de reconnaitre qu’il s’agit de coup d’Etat. On dirait qu’il n’y a que le Mali sur cette planète », a souligné le responsable malien mettant en évidence la politique de diplomatie hypocrite de Paris.
« Il y a eu des coups d’Etat en Guinée au Tchad, au Soudan », a cité Diop en expliquant qu’au Soudan, « ils sont à près de trois ans après le coup d’Etat et ils n’ont même pas encore installé le conseil de transition et il y a eu un deuxième coup d’Etat » pourtant « qui a entendu des sanctions contre le Soudan ? Personne ». Le ministre assure qu’ »ils (les autorités françaises, NDLR) sont là en train de crier gouvernement illégitime, double coups d’Etat, parce qu’on a touché à leurs intérêts. Mais ce qui est important pour nous, c’est l’intérêt du peuple malien ».
Ces explications du ministre malien des affaires étrangère viennent ainsi mettre en évidence les dessous du différend entre Paris et Bamako et la politique plutôt pas très claire de la France dans ce pays. Même si Paris s’évertue à faire comprendre que sa présence au Sahel est simplement liée au fait qu’elle veut aider, les comportements et autres réactions de ses autorités envers le Mali démontrent de jour en jour, le contraire.