Dans une interview exclusive avec l’Agence France-Presse, le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, déclare que l’Ukraine met en Å“uvre une stratégie systématique visant à ébranler l’emprise russe en Afrique. Malgré les défis, Kiev affirme renforcer ses relations avec des pays africains et imposer son agenda dans la région.
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine en 2022, le ministre des affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, a entrepris trois tournées en Afrique dans le but d’obtenir un soutien international face à l’agression de Moscou. Accusant la Russie d’utiliser la coercition, la corruption et la peur pour maintenir son influence en Afrique, M. Kouleba a souligné que l’Ukraine s’est engagée dans un effort systématique pour revitaliser ses relations avec le continent.
Bien que la plupart des pays africains adoptent une position neutre face au conflit, des signes d’une érosion progressive de l’influence russe se manifestent. Des pays tels que le Liberia, le Kenya, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Mozambique, le Rwanda et la Guinée équatoriale sont devenus de nouveaux partenaires pour l’Ukraine en Afrique. M. Kouleba a fait remarquer que la Russie, autrefois en position stratégique dominante, voit maintenant son agenda et sa dynamique contestés par Kiev.
La stratégie de l’Ukraine ne vise pas à remplacer la Russie, mais plutôt à libérer l’Afrique de son emprise. M. Kouleba a critiqué le Kremlin pour son utilisation présumée de la coercition et de la corruption pour maintenir des pays africains sous son influence, notant que la Russie ne compte que sur la propagande et le groupe paramilitaire Wagner pour consolider sa position.
Le ministre ukrainien a également réfuté les préoccupations exprimées par Moscou concernant la sécurité alimentaire en Afrique à la suite de la décision de l’Ukraine de suspendre les exportations de céréales par la mer Noire. Il a souligné que les déclarations de Poutine sur son soutien aux pays africains étaient vides de sens, soulignant que ce sont les agriculteurs ukrainiens et les consommateurs africains qui paient le prix le plus élevé pour cette décision.