La délégation de l’Union européenne (UE) au Soudan du Sud a formellement démenti les accusations du président Salva Kiir selon lesquelles, les puissances occidentales chercheraient à retarder les élections prévues en décembre.
Lothar Jaschke, chef adjoint de la délégation de l’UE au Soudan du Sud, a déclaré jeudi que l’UE s’engage à soutenir le processus électoral et les réformes nécessaires pour assurer la stabilité du pays. « Nous soutenons pleinement la création d’un environnement permettant la tenue d’élections, l’adoption d’une Constitution et la mise en place d’une justice transitionnelle », a-t-il affirmé, en réponse aux accusations du président Kiir.
Samedi, le président Salva Kiir a accusé les puissances occidentales de vouloir retarder les élections sans fournir de détails sur les méthodes employées. Kiir a réitéré sa détermination à tenir les élections en décembre comme prévu, avertissant qu’un report pourrait déclencher des violences. Ces premières élections sont censées marquer un tournant historique pour le Soudan du Sud, pourtant des processus clés, comme l’adoption d’une Constitution permanente et la formation d’une force de police unifiée, ne sont toujours pas en place.
Charles Tai Gituai, président intérimaire d’une commission internationale chargée de superviser l’accord de paix de 2015, a récemment exprimé des inquiétudes quant à la préparation des élections. Gituai a souligné l’absence d’organismes électoraux au niveau des États et le retard dans la publication des listes électorales, indiquant qu’il n’y avait aucune preuve suffisante de préparation pour organiser des élections crédibles.
Le Soudan du Sud traverse également une grave crise économique exacerbée par la guerre au Soudan voisin, qui a réduit les exportations de pétrole, principal revenu du pays. Les fonctionnaires sud-soudanais n’ont pas été payés depuis des mois, ceci, s’ajoute à l’instabilité et aux tensions sociales.