Les autorités de l’Est libyen ont annoncé, lundi 26 août, la « fermeture de tous les gisements et terminaux pétroliers » ainsi que l’« arrêt des exportations jusqu’à nouvel ordre », en réponse à une crise politique majeure avec le gouvernement rival de Tripoli, reconnu par l’ONU.
Cette décision, qui bloque les principales infrastructures pétrolières du pays, principalement situées dans l’Est, fait suite à la prise de contrôle de la Banque centrale de Libye (BCL) lundi matin, ainsi qu’au remplacement de son gouverneur par les autorités de Tripoli. La BCL gère les revenus des exportations d’hydrocarbures et distribue le budget de l’État entre les différentes régions, y compris l’Est.
Le gouverneur de la BCL, Seddiq el-Kebir, avait récemment été critiqué par l’entourage de M. Dbeibah pour sa gestion des ressources de l’État et des revenus pétroliers. Le 11 août, des dizaines de personnes, certaines armées, avaient tenté de l’expulser du siège de la banque avant d’être dispersées. Une semaine plus tard, le directeur informatique de la BCL avait été brièvement kidnappé.
Le gouvernement de l’Est, basé à Benghazi, a dénoncé lundi, dans un communiqué, des « attaques et tentatives d’incursion par la force » dans les locaux de la BCL, visant à prendre le contrôle de cette institution de manière « illégale », perturbant ainsi les transactions bancaires dans le pays. L’exécutif de l’Est a également déclaré « l’état de force majeure » sur les champs et ports pétroliers, entraînant ainsi leur fermeture, bien que cette décision relève normalement de la Compagnie nationale de pétrole.
Ces événements ont été déclenchés par l’entrée, lundi, dans les locaux de la BCL, d’une commission de « passation de pouvoirs » nommée par le Conseil présidentiel basé à Tripoli, une commission réputée proche du Premier ministre Dbeibah. Les médias locaux ont diffusé des images montrant les membres de cette commission dans le bureau du gouverneur, celui-ci étant absent après avoir fermé l’institution la veille et mis son personnel en congé.