Le gouvernement béninois a organisé en partenariat avec le prestigieux musée français une exposition des 26 trésors royaux d’Abomey au Musée du Quai Branly à Paris. C’est au cours de cet évènement culturel qui a pris fin ce lundi 1er Novembre 2021, que les avocats européens de l’agrégé de droit Joël Aïvo, ont choisi pour exiger la restitution de l’Etat de droit, « un autre trésor » qui serait menacé au Bénin.
Dans une tribune parue dans le journal « Le Monde », les avocats européens profitant de l’événement culturel organisé par le gouvernement béninois à Paris dans le cadre du retour au Bénin des 26 trésors royaux, ont plaidé pour le retour également dans le pays de Béhanzin, « la démocratie et l’Etat de droit » qu’ils estiment être menacés dans le pays.
L’Etat de droit, un autre trésor sévèrement menacé…
Opinant sur la ferveur qui entoure la démarche des autorités de Cotonou à voir au pays « les trésors de Béhanzin », les avocats français Christophe Bass, Ludovic Hennebel et le belge François Mazon, tous trois avocat de Joël Aïvo affirment dans leur tribune que ce qui retient l’attention de la société civile, des journalistes politiques et des défenseurs des droits humains au Bénin, n’est pas tant le « trésor de Béhanzin », mais un autre trésor « sévèrement menacé : celui des valeurs des droits humains, de l’Etat de droit et de la démocratie« . Pour eux, le peuple béninois doit se les voir restituer en urgence.
A les croire, dans le pays du président Patrice Talon, une chasse aux sorcières est lancée contre les opposants politiques, des journalistes, les défenseurs des droits humains et des intellectuels. Ceux-ci sont « arrêtés, sans mandat , sans motif et sans juge, et détenus de manière cruelle ».
Dans la même tribune, ces défenseurs de la veuve et de l’orphelin indiquent que les opposants sont arrêtés alors qu’ils n’ont commis ni crime, ni délit, mais ont osé exprimer une opinion dissidente, formuler une critique du régime, ou manifester leur intérêt pour participer activement à la vie politique. Les trois avocats membres du collège d’avocats constitués pour la cause du constitutionnaliste accusent le régime au pouvoir de vouloir les briser psychologiquement, socialement et politiquement.
Selon eux, leur client fait les frais du courage qu’il a eu d’exprimer des opinions politiques contraires à celles du pouvoir en place. Ils finissent leur tribune en appelant les acteurs impliqués dans la restitution des trésors culturels au Bénin, qu’ils soient président, ministre, conservateur de musée, diplomate, étudiant ou journaliste, à soutenir avec «tact, force et insistance, la restitution du trésor de l’Etat de droit au Bénin ».