Le torchon continue de brûler entre le Niger et l’Algérie. Ce 06 avril 2024, Aminou Mala Manzo, l’ambassadeur du Niger à Alger, a été convoqué à son tour au siège du ministère des Affaires étrangères de l’Algérie, sur fond de reprise des opérations de rapatriement des migrants clandestins nigériens entamée depuis plusieurs mois.
Le gouvernement algérien, lors de cette rencontre, a exprimé sa vive préoccupation face à certains jugements qu’il qualifie de sans fondement émis par les autorités nigériennes sur leur rapatriement des migrants nigériens. Il a été rappelé à l’ambassadeur de la République du Niger l’existence d’un cadre bilatéral dédié à cette problématique. De même, il lui a été indiqué que ce cadre doit demeurer le lieu privilégié de discussion et de traitement de toutes les données de tous les développements liés à cette problématique.
« Il a été réitéré à l’attention de l’ambassadeur de la République du Niger le ferme attachement de l’Algérie aux règles essentielles de bon voisinage et sa volonté de poursuivre la coordination avec le Niger sur cette question concernant les flux migratoires et sur toute autre question, dans le respect mutuel et sur la base des valeurs de coopération, de confiance et de solidarité », pouvait-on lire dans le communiqué du gouvernement algérien.
Ces derniers jours, l’Algérie a accentué ses efforts dans les opérations de rapatriement et de refoulement des migrants subsahariens en situation irrégulière sur son territoire. Notamment, d’importantes opérations de rafles policières ont été observées dans divers quartiers de la ville de Tamanrasset, où résident de nombreux ressortissants des pays subsahariens, dont une proportion significative de Nigériens.
Les autorités nigériennes avaient alors convoqué l’ambassadeur d’Algérie à Niamey, Bekada Mi, au sujet des rapatriements de ressortissants nigériens en situation irrégulière en Algérie. Le Niger avait indiqué ne pas être d’accord avec les méthodes employées par l’Algérie pour refouler les migrants nigériens. Les autorités nigériennes ont également dénoncé les actions violentes engagées par les services de sécurité algériens pour mener ces opérations.