Les putschistes au Niger ont déclaré jeudi soir dénoncer plusieurs accords militaires conclus avec la France. Ils ont aussi annoncé mettre « fin » aux « fonctions » d’ambassadeurs du Niger en France, aux États-Unis, au Nigeria et au Togo, et prévenu qu’ils riposteront « immédiatement » en cas d' »agression ou tentative d’agression » de la Cédéao.
Le Niger est actuellement en proie à une crise politique majeure. Les putschistes au pouvoir ont annoncé jeudi soir la dénonciation de plusieurs accords militaires conclus avec la France. Ils ont également mis fin aux fonctions des ambassadeurs du Niger en France, aux États-Unis, au Nigeria et au Togo. Cette décision intervient alors que les pressions internationales pour rétablir l’ordre constitutionnel se multiplient.
Les putschistes ont déclaré qu’ils riposteront « immédiatement » en cas d' »agression ou tentative d’agression » contre leur pays par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Cette déclaration intervient trois jours avant la fin de l’ultimatum décrété par l’organisation pour un retour à l’ordre constitutionnel.
« La Cédéao étant impersonnelle, toute agression ou tentative d’agression contre l’État du Niger verra une riposte immédiate et sans préavis des Forces de défense et de sécurité nigériennes sur un de ses membres, à l’exception des pays amis suspendus », a déclaré un des putschistes, faisant allusion au Burkina Faso et au Mali.
Révision des accords militaires avec la France
En ce qui concerne les accords militaires avec la France, les putschistes ont dénoncé ceux qui concernent notamment le « stationnement » du détachement français et le « statut » des militaires présents dans le cadre de la lutte antijihadiste. « Face à l’attitude désinvolte et la réaction de la France relativement à la situation » du Niger, « le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP, militaires au pouvoir), décide de dénoncer les accords de coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense avec cet État », a déclaré un des putschistes.
Une délégation de responsables de la Cédéao est arrivée à Niamey pour des négociations avec les militaires qui ont pris le pouvoir lors du coup d’État. Le président du Nigeria demande à la Cédéao de « tout faire » pour une résolution « à l’amiable ».
Par ailleurs, des milliers de manifestants se sont rassemblés à Niamey à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance du pays. La situation reste tendue et le monde entier a les yeux rivés sur le Niger, attendant de voir comment cette crise se résoudra.
Selon le président nigérian Bola Tinubu, une intervention militaire au Niger serait la dernière option envisagée par le bloc ouest-africain pour restaurer l’ordre constitutionnel. Abdulfatar Musa, le commissaire de la Cédéao chargé des affaires politiques et de la sécurité, a déclaré lors de l’ouverture de la réunion des chefs d’état-major ouest-africains à Abuja que « l’option militaire est la toute dernière option sur la table, le dernier recours, mais nous devons nous préparer à cette éventualité ».
En ligne avec les sanctions décidées par les voisins ouest-africains du Niger, le Nigeria a coupé son approvisionnement en électricité au Niger. Cette décision risque d’aggraver la situation déjà précaire de l’approvisionnement en électricité dans la capitale, Niamey. La Cédéao a également décrété le gel de toutes les transactions de service, incluant les transactions énergétiques, en plus d’un ultimatum d’une semaine pour rétablir l’ordre constitutionnel et la suspension des transactions financières avec le Niger.